Au cœur de la forêt amazonienne, loin de toute civilisation, des milliers de dessins peints durant la préhistoire sont parvenus jusqu'à nous. Découverte par une équipe d'archéologues britanno-colombienne, cette « Chapelle Sixtine des anciens » se dévoilera au monde dans un tout prochain documentaire.


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    C'est une véritable machine à remonter le temps qui se cachait dans la forêt amazonienne en Colombie. Sur les parois rocheuses de la Serranía de La Lindosa, des archéologues ont découvert plusieurs milliers de dessins, peints avec un pigment rouge vif, qui témoignent de la vie et de la vision du monde des premiers humains à s'établir dans la région. L'ensemble des parois rocheuses décorées a été surnommé « La Chapelle Sixtine des anciens ».

    Certains dessins ont été faits en hauteur, ce qui suggère que leurs auteurs ont sûrement dû fabriquer des échelles avec du bois de la forêt. © Marie-Claire Thomas, Wild Blue Media
    Certains dessins ont été faits en hauteur, ce qui suggère que leurs auteurs ont sûrement dû fabriquer des échelles avec du bois de la forêt. © Marie-Claire Thomas, Wild Blue Media

    Des dessins vieux de 12.000 ans

    Les archéologues de l'Universidad Nacional de Colombia et de l'Université d'Exeter, à l'origine de cette découverte, estiment que ces peintures datent d'entre 12.600 et 11.800 ans. Ils se sont basés sur les animaux peints : des créatures qui ressemblent aux paresseux géants, aux mastodontes ou encore à des camélidés. Ces animaux maintenant éteints composaient la mégafaunemégafaune du dernier épisode glaciaire. Les peintures décrivent aussi des scènes de chasse, des hommes interagissant avec des plantes ou des animaux, des figures humaines et l'empreinte de leur main.

    En a. un paresseux géant, en b. un mastodonte, en c. un camélidé, en d. et en e. des chevaux, en f. peut-être un macrauchéniides. © Gaspar Morcote-Rios et <em>al. Quarternary International</em>
    En a. un paresseux géant, en b. un mastodonte, en c. un camélidé, en d. et en e. des chevaux, en f. peut-être un macrauchéniides. © Gaspar Morcote-Rios et al. Quarternary International

    L'étude du sol a permis aux archéologues d'en savoir un peu plus sur les Hommes qui ont vécu dans ces abris rocheux. Ces communautés ancestrales étaient composées de chasseurs-cueilleurs qui pêchaient dans la rivière située à proximité des abris. Des restes de piranhas, d'alligatorsalligators, de serpents ou encore de capybarascapybaras ont été extraits du sol de l'abri.

    Cette découverte a été faite dans le cadre du projet Last Journey qui cherche à savoir quand les premiers Hommes se sont installés en Amazonie et leur impact sur la biodiversitébiodiversité de la région. Elle est détaillée dans une publication parue dans Quartenary International, le 29 avril 2020.

    Si elle n'est partagée que maintenant, c'est parce qu'elle est le sujet principal d'une série documentaire qui sera présentée sur Channel 4, une chaîne publique britannique, durant le mois de décembre, sous le nom de « Jungle Mystery : Lost Kingdom of AmazonAmazon ». Le premier épisode sera diffusé le 5 décembre et le second le 12 décembre.