À quelque 3 400 années-lumière de notre Terre, ce système d’étoiles a explosé comme une bombe atomique. Et depuis près d’un demi-siècle, il intrigue les astronomes. Grâce au télescope spatial Hubble, ils en savent désormais un peu plus.


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    Mira HM Sge. C'est un système d'étoiles binairebinaire situé à environ 3 400 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Flèche (Sagitta)). Un système qui intrigue les astronomesastronomes depuis près de 50 ans maintenant. Depuis qu'en 1975 il est subitement devenu 250 fois plus lumineux. Et surtout, qu'il ne s'est pas ensuite rapidement éteint comme aurait dû le faire une nova qui se respecte.

    Une étoile symbiotique qui attire l’attention

    Les astronomes racontent que Mira HM Sge correspond à un système particulier d’étoiles. Une étoile symbiotique, disent-ils. Comprenez que le système est composé d'une naine blanche et d'une compagne géante en orbiteorbite excentrique l'une autour de l'autre. La première ingère le gazgaz en provenance de la seconde. Ce gaz forme un disque brûlant autour de la naine blanche, qui peut subir de manière imprévisible une explosion thermonucléaire spontanée à mesure que l'apport d'hydrogène de la géante se densifie à la surface.

    Ici en vue d’artiste, le système nova Mira HM Sge, sa naine blanche qui extrait de la matière de sa compagne géante rouge. Le disque brûlant ainsi formé autour de l’étoile naine peut subir de manière imprévisible une explosion thermonucléaire spontanée à mesure que l’afflux d’hydrogène de la géante rouge se densifie et atteint un point de basculement. Le phénomène fascine les astronomes, car il donne un aperçu de la physique et de la dynamique de l’évolution stellaire dans les systèmes binaires. © Nasa, ESA, Leah Hustak (STScI)
    Ici en vue d’artiste, le système nova Mira HM Sge, sa naine blanche qui extrait de la matière de sa compagne géante rouge. Le disque brûlant ainsi formé autour de l’étoile naine peut subir de manière imprévisible une explosion thermonucléaire spontanée à mesure que l’afflux d’hydrogène de la géante rouge se densifie et atteint un point de basculement. Le phénomène fascine les astronomes, car il donne un aperçu de la physique et de la dynamique de l’évolution stellaire dans les systèmes binaires. © Nasa, ESA, Leah Hustak (STScI)

    Et dans les données du télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble et de feufeu l'Observatoire stratosphérique pour l'astronomie infrarougeinfrarouge (Sofia) ainsi que dans des données d'archives d'autres missions, des chercheurs ont découvert que la température du système d'étoiles a récemment augmenté. Alors même que sa luminositéluminosité diminue finalement depuis le milieu des années 1980. Dans The Astrophysical Journal, les astronomes expliquent avoir évalué grâce à la spectroscopie UVUV de Hubble, la température de la naine blanche à plus de 250 000 °C. En 1989, elle n'était que d'environ 220 000 °C. De quoi propulser cette naine blanche au rang des plus chaudes jamais observées. Comment en est-elle arrivée là ? La question reste en suspens.

    Encore beaucoup de questions

    Les données spectrales infrarouges ont, quant à elles, révélé que l'étoile géanteétoile géante a retrouvé son comportement normal - à savoir, des pulsations périodiques tous les environ 534 jours - quelques années seulement après l'explosion en novanova. Elle s'est toutefois régulièrement atténuée ces dernières années. Pourquoi ? Là encore, la question reste en suspens.

    Dans toutes les données recueillies, les chercheurs notent une évolution lente du système Mira HM Sge. Peut-être à mesure que la géante rougegéante rouge et la naine blanche s'éloignent. Ils concluent que le système s'est installé dans une « nouvelle normalité » après l'explosion de la nova en 1975. La diminution de luminosité pourrait se poursuivre à son rythme lent pendant encore de nombreuses années, jusqu'à ce que la naine blanche et la géante rouge se rapprochent à nouveau sur leur orbite, augmentant la quantité de matièrematière circulant entre elles et déclenchant une autre nova.