Quelle sera la prochaine nation à pouvoir s'élancer dans l'aventure spatiale ? La 12e puissance spatiale de l'histoire pourrait bien être Taïwan qui teste depuis plus de dix ans des prototypes de fusée. Le dernier test en date réalisé il y a quelques jours impliquait une très rare technologie : la propulsion au lithergol.


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    C'est depuis le comté de Pingtung, au sud de Taïwan que s'est élancée une étrange fuséefusée le 10 juillet dernier. L'engin s'est allumé pendant 85 secondes pour atteindre 10 kilomètres d'altitude avant de déployer des parachutesparachutes et être récupérée par un navire avec à son bord, de précieuses données de vol.

    Cette fusée est le second étage du projet de lanceur orbital HTTPHTTP-3A de l'ARRC, l'Advanced Rocket Research Center. Si le projet arrive à terme, il fera de Taïwan la 12e puissance spatiale de l'histoire, c'est-à-dire la 12e nation capable de placer une charge en orbite par ses propres moyens. Mais cet évènement est particulièrement intéressant par la nature de la fusée elle-même qui utilise la très rare technologie de propulsion au « lithergol ».

    Une propulsion hybride

    Toutes les fusées existantes utilisent la propulsion dite liquide ou solide, par exemple la combustion du kérosènekérosène liquide et de l'oxygèneoxygène liquide, comme la fusée Soyouz, ou la combustion d'une pâte mélangeant à la fois carburant et comburantcomburant, comme les propulseurspropulseurs latéraux d'Ariane 5. Mais il est possible de réaliser une propulsion hybridehybride, utilisant à la fois un ergolergol liquide et solide, c'est la propulsion au lithergol.

    On doit cette technologie à la France, testée pour la première fois en 1964 avec la fusée LEX, signifiant simplement Lithergol Expérimental. Depuis, le lithergol n'a jamais dépassé le stade de test pour ce qui est des lanceurs spatiaux. On le retrouve cependant sur des engins aérospatiaux, comme des avions-fusées et notamment sur le SpaceShipTwo de Virgin Galactic qui devrait bientôt emporter ses premiers touristes admirer la vue à la frontière de l'espacefrontière de l'espace.

    Pour réaliser la combustion, l'ergol liquide s'écoule à travers le bloc d'ergol solide, ce qui permet notamment de réguler la combustion contrairement à la propulsion solide classique qui ne peut plus être arrêtée une fois lancée. Cette technologie permet une grande simplicité de fabrication en l'absence de système de turbopompes qui donnent toute leur complexité aux moteurs-fusées à ergols liquides classiques.

    Bien évidemment, de nombreux inconvénients restent à être résolus, la combustion est instable et la poussée reste faible. Espérons donc à l'avenir que les ingénieurs taïwanais parviennent à donner au lithergol ses lettres de noblesse !