Une pétition lancée sur Internet au début du mois de février demande au gouvernement américain la publication de vidéos d'ovnis déclassifiées. La demande est adressée à une Task Force dédiée à l'observation de phénomènes volants non identifiés et fait suite à la révélation de documents classifiés par l'US Navy en 2020.


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    Outre-Atlantique, les objets volants non identifiés font de nouveau parler d'eux. Une pétition, lancée le 10 février 2022 sur le site Change.org, interpelle plusieurs sénateurs américains, dont l'ex-candidat à la présidence Marco Rubio, afin de dévoiler au grand public des documents pouvant attester de l'observation d'ovnis. La demande s'adresse particulièrement à l'Unidentified Aerial Phenomena Task Force (UAP, ou « Task Force des phénomènes aériens non identifiés »), programme gouvernemental de surveillance de tels phénomènes. L'organisme avait notamment publié un rapport sur des vidéos rendues publiques en 2021 concernant le survolsurvol d'un navire de guerre des États-Unis par des ovnis, dont l'authenticité avait été validée par le Pentagone.

    Les ovnis, une passion américaine 

    Selon Space.com, l'instigateur de la pétition, Adam Goldsack, serait d'origine britannique. Mais cette requêterequête s'ancre dans la tradition la plus pure d'observation et de recensement des phénomènes aériens non identifiés aux États-Unis.

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    Au cours du XXe siècle, de nombreuses histoires et légendes urbaines sont ainsi devenues une part de la culture américaine, dès la seconde moitié des années 1940 avec l'affaire Roswell en 1947, l'observation de Kenneth Arnold d'une « soucoupe volante » la même année ou encore « l'enlèvement » de Betty et Barney Hill en 1961. Avec l'arrivée d'InternetInternet, les récits d'observation d'ovnis se sont popularisés, souvent accompagnés de vidéos dans le courant des années 2000.

    Une grande partie du folklore autour de l'observation d'ovnis prend racine aux États-Unis à partir des années 1940. © Seth Shostak, Seti Institute
    Une grande partie du folklore autour de l'observation d'ovnis prend racine aux États-Unis à partir des années 1940. © Seth Shostak, Seti Institute

    Sur YouTubeYouTube, on dénombre ainsi une quantité incalculable de vidéos plus ou moins bien truquées, qui ont alimenté des débats passionnés dans les sections commentaires de la plateforme. Mais certains récits et documents se sont parés d'une aura de crédibilité, tant et si bien que le sujet des ovnis a fini par déborder sur le programme des candidats à la présidence des États-Unis, en 2016. Hillary Clinton déclarait sur le plateau de talk-show animé par Jimmy Kimmel être une « enthousiaste des ovnis » et vouloir ouvrir un bureau d'études dédié à ces phénomènes, à l'instar de la série télévisée X-Files. Durant son mandat, Donald Trump entretenait aussi le mystère autour d'objets volants non identifiés, et déclarait en 2020 vouloir déclassifier le dossier concernant l'incident de Roswell.

    Un phénomène sérieusement étudié 

    En 2020, trois vidéos filmées par l'US Navy sont dévoilées au grand public ; surnommées Flir, Gofast et Gimbal, elles provoquent l'émoi sur les réseaux sociauxréseaux sociaux. On y découvre le vol d'appareils ayant des formes inhabituelles avec les commentaires indécis et surpris des pilotes se retrouvant en face de ces phénomènes. De nombreux politiciens craignaient alors le survol de deux navires de guerre, l'USS Omaha et de l'USS Russell, par des appareils espions d'un genre nouveau. 

    Un rapport publié en 2021 par l'UAP Task Force validait la véracité des vidéos avec l'appui du Pentagone et de l'US Navy. En juin, l'organisme de surveillance déclarait qu'entre 2004 et 2021, près de 143 phénomènes aériens observés restaient, à ce jour, non identifiés. Adam Goldsack lançait alors sa pétition au début du mois de février 2022, appelant à ce que les « civils puissent enquêter », arguant d'un aspect scientifique à cette démarche « participative ». 

    Pour l'heure, la pétition de Goldsack a recueilli près de 3.660 signatures, soit plus du double de la quantité initialement requise de 1.500 engagements. Mais silence radio du côté de l'UAP qui n'a toujours pas réagi aux demandes (peut-être trop optimistes ?) du Britannique.