On ne l’attendait presque plus. Pourtant, 17 ans après le début des travaux et pas moins de 12 ans après la date initialement annoncée, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient enfin de donner son feu vert à la mise en service du fameux EPR de Flamanville.
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25 ans qu'aucun réacteur nucléaire n'avait démarré en France. Mais ce mercredi 8 mai 2024, au lendemain de la délivrance de l'autorisation par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), EDF a commencé des opérations de chargement du combustible dans un réacteur à eau pressurisée de troisième génération construit en Normandie. Pas n'importe lequel : le fameux EPR de Flamanville.
57 réacteurs nucléaires en fonctionnement en France
Rappelons que le chantier de constructionconstruction de ce réacteur nucléaire d'une puissance de 1 650 mégawatts (MW) avait débuté en 2007. Et au fil des années de retard, le budget de l'EPR de Flamanville avait littéralement explosé, passant de quelque 3 milliards à plus de 13 milliards d'euros ! Mais fin 2023, enfin, EDF avait pu procéder à des tests grandeur nature. Après plusieurs consultations du public et la diffusion du projet de décision d'autorisation en mars dernier, l'autorisation de mise en service est finalement tombée.
Le saviez-vous ?
L’EPR de Flamanville est le quatrième au monde à être mis en service après deux en Chine (Taishan) et un en Finlande (Olkiluoto). Deux autres sont en cours de construction au Royaume-Uni (Inkley Point). Le nouveau programme nucléaire français prévoit quant à lui la construction de trois paires d’EPR2 – soit 6 réacteurs au total – sur les sites nucléaires de Penly (Seine-Maritime), de Gravelines (Nord) et de Bugey (Ain).
Le combustible nucléaire était déjà prêt depuis plusieurs semaines. Il n'a fallu que quelques jours - jusqu'à ce 15 mai 2024 - à EDF pour charger dans la cuve de l'EPR de Flamanville 241 assemblages d'uranium enrichi de chacun 5 mètres de long et pesant 800 kilos. La cuve va pouvoir être fermée. Et EDF pourra ensuite lancer ses essais. D'abord sans réaction nucléaireréaction nucléaire. Avec une montée en pressionpression et en température qui mènera à la première fissionfission - les experts parlent de première divergence - qui n'interviendra qu'une fois que l'ASN aura validé toutes les étapes du processus.
L’EPR de Flamanville bientôt prêt à produire ses premiers mégawatts
Il faudra ainsi encore attendre en principe jusqu'à cet été pour que l'EPR de Flamanville soit raccordé au réseau. Il ne fonctionnera alors qu'à 25 % environ de sa puissance. Plusieurs étapes devront encore être franchies et validées par l'ASN ensuite pour qu'il devienne bien le réacteur nucléaire le plus puissant en fonctionnement en France. Mais il devrait atteindre sa pleine puissance à la fin de cette année 2024. Un an et demi après son lancement, l'EPR de Flamanville connaîtra son premier arrêt de plusieurs mois pour subir un contrôle complet. Il aura alors, en principe, produit 14 térawattheures (TWh) d'électricité.
