Alors que nous abordons le dernier mois avant le fameux transit de Vénus devant le Soleil le 6 juin prochain, les préparatifs s'intensifient chez les astronomes. La Nasa vient d'annoncer qu'Hubble, le fleuron de ses télescopes, va lui aussi observer le phénomène.

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    Serons-nous prêts ? C'est la question que se posent tous les passionnés qui ont prévu de suivre l'un des plus étonnants phénomènes astronomiques qui soit, le transit de la planète Vénus devant le Soleil la nuit du 5 au 6 juin (et en France à l'aube du 6 juin pendant une petite heure). Un peu partout on s'active pour réserver des voyages (vers le Pacifique pour ceux qui voudront suivre la totalité du spectacle), commander les indispensables filtres (un transit s'observe avec les mêmes précautions qu'une éclipse de Soleil) ou encore tester le matériel photographique. Quant aux archives météométéo elles sont épluchées pour repérer les régions où la probabilité de beau temps sera la plus forte. Car pas question de rater un événement qui ne se reproduira pas avant décembre 2117 !

    Du côté des astronomesastronomes professionnels, l'Observatoire de Paris a déjà prévu de disséminer sur la Planète huit coronographes qui vont analyser l'atmosphère vénusienne, et l'on vient d'apprendre que le plus prestigieux des observatoires spatiaux, le télescope Hubble, va lui aussi effectuer un travail similaire. Comment cet instrument doté d'un miroir de 2,40 mètres de diamètre pourrait-il pointer notre étoile alors qu'il ne dispose d'aucun filtre pour en atténuer la luminositéluminosité ? Les astronomes ont eu une idée étonnante : Hubble va regarder la Lune pour y analyser la lumièrelumière solaire réfléchie et les minuscules variations que le passage de Vénus va occasionner.

    Il fallait y penser : pour observer le transit de Vénus, Hubble pointera la Lune. © Nasa/Esa/A. Feild (STScl)

    Il fallait y penser : pour observer le transit de Vénus, Hubble pointera la Lune. © Nasa/Esa/A. Feild (STScl)
    La LuneLune comme miroir géant

    L'idée d'utiliser notre satellite naturel comme réflecteur n'est pas nouvelle. Il y a quelques semaines les astronomes de l'ESO ont utilisé le Very Large TelescopeVery Large Telescope de la même façon. L'objectif de leur mission était de rechercher des biosignatures terrestres à l'aide de la spectropolarimétrie. Il s'agissait de démontrer que la vie sur Terre est détectable en analysant la lumière cendrée de la Lune (le reflet de la lumière solaire renvoyée dans l'espace par notre planète), une méthode qui pourrait être utilisée pour de futures recherches de la vie sur des planètes situées en dehors du Système solaireSystème solaire.

    C'est le procédé utilisé par les astronomes de l'ESOESO que vont reprendre ceux de la NasaNasa avec Hubble. En observant la même région lunaire pendant 7 heures, la duréedurée du transit, le télescope spatialtélescope spatial tentera de mesurer l'infime baisse de luminosité (0,00001 %) engendrée par le passage de VénusVénus devant le SoleilSoleil. Son spectromètrespectromètre sera chargé de détecter d'éventuelles variations dans la signature spectrale de l'atmosphèreatmosphère de Vénus. Rien de bien nouveau à attendre de ces mesures, on sait déjà tout sur l'atmosphère de Vénus ; mais les scientifiques veulent valider cette technique pour l'appliquer à l'étude d'exoterres

    Les astronomes de la Nasa ont déjà effectué des tests sur le célèbre cratère Tycho, histoire de voir si Hubble était en mesure de rester pointé sur sa même cible tout en tournant autour de la Terre en 96 minutes.