Demain, jeudi 12 octobre, sera lancée Psyché, une nouvelle sonde spatiale de la Nasa qui aura un objectif bien précis. Après un long transit de plusieurs années, elle orbitera autour de l'astéroïde (16) Psyché, qu'elle étudiera sous toutes ses coutures. L'agence américaine espère que des données précises sur l'objet offriront aux scientifiques des informations plus étayées sur la formation du Système solaire. 


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    Au centre spatial Kennedy, en Floride, une nouvelle mission spatiale majeure pour la Nasa est sur le point de décoller vers les confins du Système solaire. La sonde Psyché, de son nom, repose à bord d'une Falcon Heavy opérée par SpaceX, qui décollera du pas de tir 39A le 12 octobre à 16 h 16. Une fois dans l'espace, Psyché aura pour objectif d'atteindre l'un des dix astéroïdes les plus massifs de notre Système, (16) Psyché.

    Une mission d’ampleur pour comprendre les origines du Système solaire

    Sélectionnée en 2017 dans le cadre du programme DiscoveryDiscovery piloté par l'administration spatiale américaine, la mission Psyché doit se placer en orbite autour de l'astéroïde homonyme durant 25 mois. Les scientifiques souhaitent étudier ce corps de 200 kilomètres de diamètre, découvert en 1852, principalement composé de métal. Mais Psyché n'est pas n'importe quel astéroïde : c'est un planétésimal, un débris issu du disque protoplanétaire, nuagenuage de gazgaz et de matièresmatières orbitant autour d'une étoileétoile dans lequel se forment les planètes. La sonde de la Nasa offrira aux astronomesastronomes de nouvelles données pour comprendre cet objet stellaire existant dont l'âge remonte aux premières heures du Système solaire.

    Très lointain, l'astéroïde (16) Psyché n'a pas pu être photographié correctement. La Nasa a cependant essayé de le cartographier. © Nasa
    Très lointain, l'astéroïde (16) Psyché n'a pas pu être photographié correctement. La Nasa a cependant essayé de le cartographier. © Nasa

    Un long voyage à travers l’espace

    Pour atteindre sa cible, la sonde Psyché effectuera un voyage d'environ six ans. L'appareil s'insérera dans l'orbite de l'astéroïde en juillet 2029. Pourquoi un périple aussi long ? L'astéroïde (16) Psyché réalise son orbite autour du SoleilSoleil en cinq années terrestres. Sa distance de l'étoile varie entre 2,5 et 3,3 unités astronomiquesunités astronomiques, soit approximativement 370 et 490 millions de kilomètres -- une UA équivaut à 150 millions de kilomètres.

    Psyché en cours de préparation au <em>Kennedy Space Center</em>, photographiée juste après que ses panneaux solaires ont été repliés. © Nasa, Kim Shiflett
    Psyché en cours de préparation au Kennedy Space Center, photographiée juste après que ses panneaux solaires ont été repliés. © Nasa, Kim Shiflett

    Une pléthore d’instruments pour étudier l’astéroïde

    La sonde Psyché observera son sujet, et l'observera bien ! Elle embarque une quantité non négligeable d'instruments destinés à « disséquer » l'astéroïde. À son bord, on trouve le PMI (Psyche Multispectral Imager), un imageur constitué de deux caméras à objectif Maksutov de 148 millimètres. Grâce à différents filtres équipant les caméras, la sonde sera en capacité d'étudier l'objet sur différentes bandes spectrales. Outre les appareils d'observation, on trouve un magnétomètremagnétomètre et un spectromètrespectromètre. L'ensemble de ces instruments permettra aux chercheurs de déterminer la composition de l'astéroïde ainsi que la quantité et la nature des métauxmétaux détectables dans les couches internes.

    Le xénon ionisé grâce à l'effet Hall permettra de propulser la sonde Psyché, occasionnant au passage une belle lumière bleutée. © JPL
    Le xénon ionisé grâce à l'effet Hall permettra de propulser la sonde Psyché, occasionnant au passage une belle lumière bleutée. © JPL

    Un système de propulsion novateur

    Dans ses descriptions de Psyché, la Nasa a insisté sur les capacités du système de propulsion de la sonde. Ses moteurs utilisent le champ magnétiquechamp magnétique pour accélérer les ionsions et réaliser une poussée, une technique appelée « effet Hall ». Le champ magnétique offrant une telle propulsion est créée par les larges panneaux solaires habillant les côtés de la sonde. Chauffant un gaz, le xénonxénon, ce dernier est ionisé et permet une accélération de l'engin à travers l'espace. Un mécanisme qui sera testé pour la première fois dans les parties les plus reculées du Système solaire mais que la Nasa considère comme « très efficace ».