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Pour préparer les futures expéditions lointaines et permettre à la Russie de reprendre la commercialisation des séjours touristiques à bord de l'ISSISS, la Nasa s'apprête à donner son feu vert à l'organisation de très longs séjours d'une année à bord de la Station spatiale internationale. Une révolution pour l'agence spatiale américaine qui s'y était toujours refusée, préférant des séjours se limitant à six mois.
En doublant la durée des missions à bord de l'ISS, la Nasa semble vouloir se préparer aux futures missions habitées dans le Système solaire à destination d’astéroïdes et de Mars. Au cours de la prochaine décennie, pour certains astronautes, la durée du séjour à bord de l'ISS pourrait en effet être portée à 18, voire 24 mois. L'idée est donc d'utiliser la Station pour apprendre à vivre et à travailler dans l'espace pendant de longues périodes, et de comprendre comment le corps humain réagit à la microgravitémicrogravité, dans une certaine mesure aux rayonnements (la Station évolue sous les ceintures de Van Allen)) et à d'autres conditions auxquelles auront à faire face les futurs voyageurs spatiaux.
L'astronaute de la Nasa Sunita Williams s’adonnant à des exercices physique pour, comme ici, mesurer la consommation d'oxygène et le débit cardiaque. © Nasa
Un des porteporte-parole de la Nasa, Kelly Humphries (Houston), a reconnu que le projet était à l'étude mais a déclaré qu'il n'était encore qu'un projet. « Tout ce que l'on peut dire, c'est que nous explorons cette possibilité. » Cependant, la Nasa en serait à un stade bien plus avancé. Des missions de cette nature serait à l'étude et des astronautes susceptibles d'y participer en cours d'évaluation.
Retour des touristes à bord de l’ISS
Pour l'Agence spatiale russe, qui autorise le lancement de touristes à bord de l'ISS, c'est évidemment une bonne nouvelle. L'augmentation de la durée des séjours conduit à expédier moins d'astronautes dans l'espace et donc à libérer des places à bord des SoyouzSoyouz. Space Adventure, la firme américaine qui commercialise ces lancements payants, va pouvoir reprendre cette activité. Cette commercialisation était en stand-by depuis la décision prise en 2009 d'augmenter à six le nombre d'astronautes en permanence à bord de l'ISS et depuis le retrait des navettes survenue à l'été 2011 qui a fait de Soyouz le seul moyen d’accéder à la Station.
Le dernier touriste de l'espace à avoir volé est le milliardaire canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du SoleilSoleil, revenu sur Terre en octobre 2009 après 11 jours dans l'espace. Depuis 2001 et le premier vol touristique de Dennis Tito, 7 autres personnes ont ainsi pu séjourner à bord de l'ISS, dont Charles Simonyi qui vola deux fois en 2007 et 2009 et la première femme touriste de l'espace, l'américano-iranienne Anousheh Ansari.
Décollage le 30 septembre 2009 du Soyouz TMA-16 avec à son bord les deux astronautes de l'Expedition 21 et le touriste spatial Guy Laliberté (au centre). © Nasa/Bill Ingals
Est-ce une coïncidence ? Il y a quelque jours, nous avons appris que le neuvième touriste spatial pourrait être la chanteuse britannique Sarah Brightman qui est semble-t-il en négociations très avancées pour voler à bord de l'ISS en 2015. Elle se serait rendue récemment en Russie et aurait reçu l'approbation d'une commission médicale pour commencer sa formation au Centre de formation des cosmonautescosmonautes près de Moscou.
Un planning très difficile à modifier avant 2015/2016
Cela dit, planifier une ou plusieurs missions de douze mois à bord de l'ISS est un véritable casse-tête. Si dans cette nouvelle configuration la rotation des équipages sera moins dense, elle devra néanmoins tenir compte du planning déjà établi et des souhaits des autres partenaires de l'ISS. D'autre part, installer un astronaute pendant un an revient à prendre la place d'un autre pendant six mois.
Actuellement quatre Soyouz sont lancés chaque année, transportant chacun trois membres d'équipage. Le commandant est toujours un cosmonaute russe et le second passager un astronaute de la Nasa. Quant à la troisième place elle est occupée par un des partenaires japonais, canadien ou européen de l'ISS. En 2011, Roscosmos avait bien annoncé la construction d’un véhicule Soyouz supplémentaire à lancer chaque année, mais cette idée a beaucoup de mal à se concrétiser...