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- Découvrez les astéroïdes en image
C'est l'une des plus ambitieuses missions spatiales à venir : en 2016 la Nasa prévoit de lancer la sonde Osiris-Rex (Origins Spectral Interpretation Resource Identification Security-Regolith EXplorer) en direction de 1999 RQ36, un astéroïde d'un peu plus de 500 mètres de diamètre. La rencontre aura lieu en 2020 : la sonde photographiera cet astre sous toutes ses coutures avant de s'y poser et d'en prélever une soixantaine de grammes à la surface, avec un retour prévu sur Terre en 2023. De son côté la Russie réfléchit sérieusement à l'envoi d'une sonde en direction d'Apophis à peu près à la même époque pour essayer de mieux connaître la composition de cet astéroïde de 300 mètres de diamètre qui est actuellement considéré comme le plus dangereux.
Après l'annonce il y a quelques semaines d'une possible collision avec l'astéroïde 2011 AG5 en 2040, il semble que la communauté scientifique tire une nouvelle fois la sonnettesonnette d'alarme pour obtenir les moyens financiers de mieux étudier les géocroiseurs qui nous menacent. Car les renseignements font cruellement défaut sur deux points essentiels : leur trajectoire (qu'il faut connaître avec le plus de précision possible) et leur composition. Entre un astéroïde constitué d'un empilement d'agrégats rocheux et un corps dense, les résultats d'une collision sont loin d'être identiques. Songeons que le rocher composé de fer et de nickelnickel qui a creusé il y a 50.000 ans un cratère de plus d'un kilomètre de diamètre en Arizona faisait moins de 70 mètres de diamètre...
La sonde Osiris-Rex devrait récupérer de la matière sur l'astéroïde 1999 RQ36 à l'horizon 2020. © Nasa/Goddard/University of Arizona
Les astronomes amateurs aux côtés des professionnels
Les astronomesastronomes amateurs peuvent désormais contribuer efficacement à cette traque des astéroïdes dangereux. L'évolution de leur matériel et de leurs connaissances ainsi que la possibilité qu'ils ont de pouvoir observer à distance pour échapper au mauvais temps et à la pollution lumineuse peuvent leur permettre d'assurer une surveillance continuelle du ciel nocturnenocturne. L'exemple de ce nouveau visage de l'astronomie amateur est symbolisé par la Française Claudine Rinner qui a déjà découvert deux comètes et plus de 2.000 astéroïdes en dix ans. Ses observations, commencées dans son jardin en Alsace, se poursuivent désormais à distance avec un télescopetélescope de 50 centimètres de diamètre installé sur le site de l'Oukaimeden dans l'Atlas marocain.
Pour Ed Beshore, chercheur principal adjoint de la mission Osiris-RexOsiris-Rex, « l'astronomie amateur d'aujourd'hui est bien différente de ce qu'elle était il y a vingt ans. Les amateurs disposent d'un matériel de plus en plus sophistiqué et de solutions clé en main pour automatiser leur télescope. Beaucoup réalisent un travail d'une qualité comparable à celui des professionnels ».
C'est pour cette raison que la Nasa vient de lancer une grande campagne d'observation des astéroïdes à destination des astronomes amateurs, campagne qui va s'étaler au moins sur toute la décennie. Le programme prévoit la surveillance de tous les astéroïdes géocroiseurs d'au moins 200 mètres de diamètre qui sont à portée des engins spatiaux de la génération actuelle. « Nous avons besoin d'astronomes qui fassent de l'astrométrie (pour effectuer des mesures précises de position), de la photométrie (de façon à étudier les variations de luminositéluminosité) et de la spectroscopie (en vue d'analyser la composition de la surface des astéroïdes) » a déclaré Carl Hergenrother, un autre membre de l'équipe Osiris-Rex. C'est donc la mobilisation générale avant que le ciel ne nous tombe sur la tête...