Étudier finement quelques exoplanètes, observer en détail les trous noirs, mesurer la courbure de l'espace-temps ou rapporter des échantillons d'un astéroïde ? Après avoir sélectionné les quarante-sept propositions du programme Vision Cosmique, l’Agence spatiale européenne hésite encore entre quatre grandes missionsUne seule sera retenue en vue d’un lancement à partir de 2020.

au sommaire


    L'Agence spatiale européenne vient de choisir quatre candidats pour une mission de classe moyenne (dans le jargon maison) qui pourrait voler à l'horizon 2020. Ces projets couvrent des domaines très différents de la recherche scientifique : trous noirs, exoplanètes, formation du Système solaire et relativité générale. Ils ont été choisis sur la base de critères scientifiques représentant une certaine continuité avec ce qui se fait depuis une dizaine d'années. On regrettera simplement l'absence d'une mission technologiquement ambitieuse, à l'image des choix passés de l'Esa, plus audacieux.

    Les missions retenues sont Echo, Loft, MarcoPolo-R et STE-Quest. Cette sélection est la suite logique de l'appel à idée lancé en juillet 2010 auprès de la communauté scientifique des États membres de l'Esa, qui souhaitait réaliser une troisième mission de catégorie moyenne (M3) dans le plan scientifique à long terme baptisé Vision cosmique, couvrant la période 2015-2025.

    La formation des planètes et l'origine de la vie sur Terre sont deux des thèmes abordés par les missions mises en concurrence par l'Esa. © ESO/L. Calçada

    La formation des planètes et l'origine de la vie sur Terre sont deux des thèmes abordés par les missions mises en concurrence par l'Esa. © ESO/L. Calçada

    Les quatre missions choisies

    Echo (Exoplanet Characterisation Observatory) est une mission dédiée à l'étude spectroscopique d'un échantillon de planètes représentatif de toutes celles qui auront été découvertes au moment de son lancement. Une mission qui arrive à point nommé pour faire le lien avec d'autres s'efforçant de trouver des exoplanètes mais qui ne sont pas conçues pour les étudier finement. Ce satellite sera envoyé au point de Lagrange numéro 2 où les forces de gravité de la Terre et de la LuneLune s'annulent. Il aura pour tâche d'observer ces atmosphères (composition, température et albédoalbédo) et de mieux comprendre comment se forment ces planètes en leur opposant des modèles de formation planétaire.

    Avec Loft (Large Observatory For X-ray Timing), l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne poursuit le travail accompli par XMM-Newton qui fait considérablement avancer nos connaissances sur les trous noirs. Ce satellite aura pour objectif d'étudier les mouvementsmouvements de matièrematière à proximité des trous noirs et des étoiles à neutronsétoiles à neutrons. Cette sonde fonctionnera dans le domaine X.

    Quant à MarcoPolo-R, il s'agit d'une mission de retour d'échantillons depuis un astéroïdeastéroïde proche de la Terre possédant une surface primitive qui devrait trouver un écho favorable auprès du grand public, friand de ce type de mission. Ce sera une première pour l'Europe qui n'a encore jamais rapporté sur Terre de matière extraterrestre. Si elle réussit, cette mission pourrait apporter des éléments de réponse significatifs sur les processus qui ont eu lieu lors de la formation des planètes, mais également sur l'origine des moléculesmolécules nécessaires à la vie.

    Enfin, STE-Quest (Space-Time Explorer and Quantum Equivalence Principle Space Test) se fait fort de mesurer de façon précise la courbure de l'espace-tempsespace-temps (effet de la gravité sur la matière et le temps) et de tester le principe de l'équivalence dans la théorie de la relativité générale au moyen d'horloges atomiqueshorloges atomiques. Son deuxième objectif consiste à tester la théorie selon laquelle l'accélération gravitationnelle est universelle, indépendante du type de corps.