Découvert en 1789 par l’astronome et compositeur germano-britannique William Herschel, Encelade est le sixième satellite de Saturne par la taille, et le quatorzième par sa distance. Mais ses caractéristiques étonnantes en font une cible de choix pour Cassini, dont les données du dernier survol viennent d'être reçues.


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    Encelade durant son approche par la sonde Cassini. Crédit Nasa/JPL.

    Encelade durant son approche par la sonde Cassini. Crédit Nasa/JPL.

    Depuis longtemps, les manifestations d'humeur d'EnceladeEncelade - violentes éruptions, jets de gaz, surface fissurée et torturée - agacent les astronomesastronomes qui n'arrivent pas à les expliquer compte tenu de la petitesse de l'astre, à peine 500 km en moyenne de diamètre.

    Aussi, chaque passage de la sonde Cassini est-il attendu avec impatience à proximité du petit satellite, dont un survolsurvol a eu lieu le 11 août dernier. Il est encore trop tôt pour affirmer que les images reçues pourront lever le voile sur certaines énigmes, mais leur précision est prometteuse.

    Cassini s'est approchée de la petite lune depuis la face plongée dans la nuit, pour émerger en plein jour alors qu'elle ne se trouvait qu'à une distance d'environ 50 kilomètres de la surface. Lors de ce passage en rase-mottes (à l'échelle astronomique), toutes ses caméras étaient activées et enregistraient des images en lumière visible, mais aussi en infrarouge et ultraviolet. Une attention toute particulière a été portée sur des fissures parcourant de vastes régions du pôle sud, d'où s'échappent de gigantesques geysersgeysers de vapeur d'eau grimpant à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude.

    Image d’artiste montrant la disposition des fissures, baptisées "griffes du tigre", par rapport au pôle sud et à la position de Cassini. Crédit Nasa/JPL.
    Image d’artiste montrant la disposition des fissures, baptisées "griffes du tigre", par rapport au pôle sud et à la position de Cassini. Crédit Nasa/JPL.
    Vue d’artiste montrant les geysers de glace surgissant des crevasses d’Encelade, derrière lesquels apparaît un minuscule Soleil entouré d’un halo de diffraction. Crédit Karl Kofoed – JPL.

    Vue d’artiste montrant les geysers de glace surgissant des crevasses d’Encelade, derrière lesquels apparaît un minuscule Soleil entouré d’un halo de diffraction. Crédit Karl Kofoed – JPL.

    Encelade présente au moins cinq types très différents de terrain. Certaines parties comportent des cratères, mais dont le diamètre ne dépasse jamais 35 kilomètres de diaètre. D'autres zones sont à la fois lisses et très claires, indiquant un remaniement géologique récent. On trouve aussi des fissures, des plaines, des terrains vallonnés et diverses autres déformations dans la croûtecroûte. Tous ces indices semblent indiquer un intérieur liquideliquide, bien que celui-ci soit probablement à présent gelé. Les astronomes pensent que la surface d'Encelade doit être relativement récente, probablement moins de 100 millions d'années.

    Encelade comparée à la Grande-Bretagne. Montage réalisé par le JPL au moyen d’images réelles.

    Encelade comparée à la Grande-Bretagne. Montage réalisé par le JPL au moyen d’images réelles.

    Les images qui suivent sont les premières communiquées par le JPLJPL après traitement. Afin de ne pas interférer avec les autres missions à bord de la sonde et considérant l'étroitesse des canaux de transmissions, leur envoi avait été différé de plusieurs jours et viennent de parvenir.

    Première image d’Encelade prise durant le survol du 11 août 2008. Crédit Nasa/JPL.
    Première image d’Encelade prise durant le survol du 11 août 2008. Crédit Nasa/JPL.

    La région de Cairo Sulcus, à proximité du pôle sud, apparaît nettement recouvert de blocs de glace. L'éclairage rasant en ce début de prise de vues a tendance à estomper les détails dans les ombres. La distance au sol est ici de 1288 km, et la résolutionrésolution de 10 mètres par pixelpixel.

    Troisième image. Crédit Nasa/JPL.
    Troisième image. Crédit Nasa/JPL.

    La région de Cairo Sulcus apparaît ici sur la partie méridionale de l'image, prise à une distance de 1567 km. La résolution est de 18 mètres par pixel.

    Quatrième image. Crédit Nasa/JPL.
    Quatrième image. Crédit Nasa/JPL.

    Quatrième image, montrant des failles de rupture autour de l'angle inférieur droit. Altitude 2621 km, résolution 20 mètres par pixel.

    Septième image. Crédit Nasa/JPL.
    Septième image. Crédit Nasa/JPL.

    Septième image, montrant la zone de terrain étendue au-delà de Cairo Sulcus depuis une altitude de 4742 km. La résolution est de 30 mètres par pixel.