Tout en survolant Encelade le 11 août dernier, la sonde Cassini a réussi à déterminer très exactement le point d’origine des jaillissements de glace à la surface du satellite de Saturne.


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    Cette image est une mosaïque en fausses couleurs obtenue au moyen de la caméra à angle étroit de Cassini équipée de filtres ultraviolet, vert et proche infrarouge. Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    Cette image est une mosaïque en fausses couleurs obtenue au moyen de la caméra à angle étroit de Cassini équipée de filtres ultraviolet, vert et proche infrarouge. Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    La complexité de la tâche était énorme. Il s'agissait, dans des conditions d'éclairages critiques (étant donné l'éloignement du Soleil et le faible angle d'incidenceincidence de ses rayons), de photographier en très haute résolutionrésolution un sol qui défilait à 50 km sous le vaisseau spatial à une vitesse de plus de 64.000 km/heure.

    Pour cela, il était nécessaire d'assurer un suivi afin d'éviter tout effet de "bougé" qui aurait annulé le bénéfice de la proximité. Mais dans l'impossibilité d'effectuer une visée en temps réel, les techniciens du Jet Propulsion Laboratory (JPL) ont eu recours à une astuce. Il s'agissait de viser en premier lieu un point situé au-delà de l'horizon de la petite lune, dans la direction suivie, puis de faire basculer le vaisseau très rapidement sur son axe de façon à synchroniser la ligne de visée avec le défilement du terrain, tout en déclenchant la prise de vue au bon moment.

    Cassini, la sonde acrobate !

    De quoi donner le tournis... Et plus encore si l'on songe à la complexité et à la précision exigées par une telle manœuvre, sachant que de plus, tout cela se situe à un endroit du Système solaire d'où les signaux radio mettent plus d'une heure à nous parvenir, interdisant toute intervention de dernière minute !

    L'opération a parfaitement réussi. Des images extraordinairement nettes ont été obtenues, révélant des traces de retombées de glace parfaitement visibles le long de zones de fracture, et même entre deux emplacements reconnus comme étant la source de geysersgeysers. Les scientifiques suggèrent que lorsque la vapeur chaude monte à travers les fissures de la croûtecroûte, celle-ci se condense en approchant de la surface et peut geler en obstruant le conduit, provoquant l'ouverture de nouvelles bouches à proximité et dans la même fracture.

    Mosaïque de deux images obtenue au moyen de la caméra à angle étroit de Cassini dans la région dite "The Arabian Night". Les cercles entourent les zones de jaillissement des geysers. Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    Mosaïque de deux images obtenue au moyen de la caméra à angle étroit de Cassini dans la région dite "The Arabian Night". Les cercles entourent les zones de jaillissement des geysers. Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.
    Les scientifiques utilisent ces images détaillées afin de déterminer quels types de failles sont associés à certaines activités géologiques particulières. Ces informations, couplées aux données transmises par les détecteurs de Cassini, peuvent  aider les chercheurs à identifier d’éventuelles nappes d’eau souterraines sous la surface d’Encelade. Les cercles montrent des dépôts de glace engendrés par les jaillissements de geysers. Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    Les scientifiques utilisent ces images détaillées afin de déterminer quels types de failles sont associés à certaines activités géologiques particulières. Ces informations, couplées aux données transmises par les détecteurs de Cassini, peuvent  aider les chercheurs à identifier d’éventuelles nappes d’eau souterraines sous la surface d’Encelade. Les cercles montrent des dépôts de glace engendrés par les jaillissements de geysers. Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.
    Traces d’éjectas dans Baghdad Sulcus (agrandissement de la partie supérieure de l’image précédente). Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    Traces d’éjectas dans Baghdad Sulcus (agrandissement de la partie supérieure de l’image précédente). Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.
    Traces d’éjectas dans Cairo Sulcus (agrandissement de la partie inférieure de l’image précédente). Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    Traces d’éjectas dans Cairo Sulcus (agrandissement de la partie inférieure de l’image précédente). Crédit : NASA/JPL/Space Science Institute.

    « Nous commençons à pouvoir distinguer les anciens dépôts de glace des plus récents », annonce Paul Helfenstein, de l'équipe d'imagerie de Cassini à l'Université de Cornell, Ithaca, NY, qui ajoute que ces observations aideront à retracer l'histoire d'EnceladeEncelade.