Tout en survolant Encelade le 11 août dernier, la sonde Cassini a réussi à déterminer très exactement le point d'origine des jaillissements de glace à la surface du satellite de Saturne.
La complexité de la tâche était énorme. Il s'agissait, dans des conditions d'éclairages critiques (étant donné l'éloignement du Soleil et le faible angle d'incidence de ses rayons), de photographier en très haute résolution un sol qui défilait à 50 km sous le vaisseau spatial à une vitesse de plus de 64.000 km/heure.
Pour cela, il était nécessaire d'assurer un suivi afin d'éviter tout effet de "bougé" qui aurait annulé le bénéfice de la proximité. Mais dans l'impossibilité d'effectuer une visée en temps réel, les techniciens du Jet Propulsion Laboratory (JPL) ont eu recours à une astuce. Il s'agissait de viser en premier lieu un point situé au-delà de l'horizon de la petite lune, dans la direction suivie, puis de faire basculer le vaisseau très rapidement sur son axe de façon à synchroniser la ligne de visée avec le défilement du terrain, tout en déclenchant la prise de vue au bon moment.
Cassini, la sonde acrobate !
De quoi donner le tournis... Et plus encore si l'on songe à la complexité et à la précision exigées par une telle manœuvre, sachant que de plus, tout cela se situe à un endroit du Système solaire d'où les signaux radio mettent plus d'une heure à nous parvenir, interdisant toute intervention de dernière minute !
L'opération a parfaitement réussi. Des images extraordinairement nettes ont été obtenues, révélant des traces de retombées de glace parfaitement visibles le long de zones de fracture, et même entre deux emplacements reconnus comme étant la source de geysers. Les scientifiques suggèrent que lorsque la vapeur chaude monte à travers les fissures de la croûte, celle-ci se condense en approchant de la surface et peut geler en obstruant le conduit, provoquant l'ouverture de nouvelles bouches à proximité et dans la même fracture.
« Nous commençons à pouvoir distinguer les anciens dépôts de glace des plus récents », annonce Paul Helfenstein, de l'équipe d'imagerie de Cassini à l'Université de Cornell, Ithaca, NY, qui ajoute que ces observations aideront à retracer l'histoire d'Encelade.
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