Les premières images transmises par Curiosity ne déçoivent pas. Si tout est plat autour du rover, une belle montagne attend son exploration. C'est un joli panorama que nous découvrons au fil des heures. Mais la visite n'est pas que touristique et, avec ce mont Sharp qui va assurément devenir célèbre, les géologues ont un passionnant travail devant eux. Pour l'instant, place aux images !

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    Le rover Curiosity découvre son nouvel univers, où il va travailler durant au moins 2 années terrestres. Au sein de l'immense cratère Gale, une montagne. Ce mont Sharp, puisque tel est son nom, deviendra le terrain de jeu privilégié du rover tout terrain, capable de grimper des pentes à 45°, et surtout des quelque 400 scientifiques impliqués dans la mission, qui ne manqueront pas de discuter passionnément du trajet à suivre et des haltes à effectuer.

    Le <a href="//www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/le-bouclier-thermique-de-curiosity-le-plus-grand-jamais-construit_30239/" title="Le bouclier thermique de Curiosity, le plus grand jamais construit" target="_blank">bouclier thermique</a> tombe : il vient d'être largué, alors que le rover Curiosity et la grue aéroportée sont suspendus au grand parachute. La caméra Mardi (<em>Mars Descent Imager</em>) vient de commencer à filmer. Il reste moins de 3 minutes avant l'immobilisation au fond du cratère Gale. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Le bouclier thermique tombe : il vient d'être largué, alors que le rover Curiosity et la grue aéroportée sont suspendus au grand parachute. La caméra Mardi (Mars Descent Imager) vient de commencer à filmer. Il reste moins de 3 minutes avant l'immobilisation au fond du cratère Gale. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Un site d'atterrissage plat mais au pied d'une montagne

    Le mont Sharp est loin : à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseauoiseau (s'il pouvait en exister sur Mars...) et il faudra à Curiosity sans doute une année (terrestre) pour l'atteindre. L'atterrissage sur les flancs de la montagne aurait été bien trop périlleux.

    Comme les pilotes dans un avion en panne moteur, les ingénieurs du JPLJPL ont choisi une zone d'atterrissage la plus plate possible. L'engin s'est d'ailleurs posé avec une précision remarquable, à moins de 300 m du centre de l'ellipse prévue (dont le grand axe mesure environ 20 km).

    À 20 m au-dessus du sol, le souffle des 8 réacteurs de la grue aéroportée qui soutient le rover Curiosity soulève un nuage de sable. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    À 20 m au-dessus du sol, le souffle des 8 réacteurs de la grue aéroportée qui soutient le rover Curiosity soulève un nuage de sable. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Un long travail attend Curiosity

    Et CuriosityCuriosity est le plus rapide des rovers. Entre début 2004 et début 2010, Spirit a parcouru 7,7 km et son jumeaujumeau OpportunityOpportunity, arrivé 21 jours après lui, s'est immobilisé en décembre 2011 avec 34,3 km au compteur.

    Rappelons que tous deux avaient été conçus pour parcourir au moins 600 m. Curiosity pourrait donc faire mieux que les 20 km prévus par le cahier des charges de la mission MSL, surtout s'il consent à travailler au-delà des 2 années stipulées dans son contrat.

    Le mont Sharp au-dessus de l'ombre du rover Curiosity. « <em>Du haut de cette montagne, 3 milliards d'années nous contemplent... </em>», doivent penser les planétologues. La photographie a été prise par l'une des 8 hazcams, (<em>Hazard-Avoidance Cameras</em>) qui filment en monochrome et serviront à repérer les obstacles alentour. Leur objectif est un <em>fish-eye</em>, c'est-à-dire un très grand angle et cette image a été retouchée pour redresser les perspectives. © Nasa, JPL-Caltech

    Le mont Sharp au-dessus de l'ombre du rover Curiosity. « Du haut de cette montagne, 3 milliards d'années nous contemplent... », doivent penser les planétologues. La photographie a été prise par l'une des 8 hazcams, (Hazard-Avoidance Cameras) qui filment en monochrome et serviront à repérer les obstacles alentour. Leur objectif est un fish-eye, c'est-à-dire un très grand angle et cette image a été retouchée pour redresser les perspectives. © Nasa, JPL-Caltech

    Le mont Sharp, la pierre de Rosette de l'histoire de Mars ?

    Ce mont Sharp est interprété comme un empilement de sédimentssédiments, déposés après la chute d'un astéroïde qui a creusé le cratère Gale, il y a plus de 3,5 milliards d'années. Emportés par l'érosion dans la plaine environnante, ces sédiments ont en revanche été mieux préservés au centre du cratère, formant aujourd'hui une montagne qui s'élève à 5,5 km au-dessus du fond de Gale (lequel se trouve à 4.400 m sous le niveau de référence choisi pour Mars).

    S'il s'agit bien d'une série de couches sédimentaires, ce mont Sharp pourrait devenir la pierre de RosetteRosette de l'histoire de Mars. Décrypté par les géologuesgéologues, cet empilement racontera peut-être comment l'eau a coulé sur Mars, comment elle a formé des lacs ou des océans et quand elle a définitivement cessé d'exister à l'état liquideétat liquide à la surface de la planète.