Dans une animation étonnante, une série de photographies montre le travail du rover Curiosity sur la Planète rouge. Réalisée par un amateur, elle est le résultat d’une compilation d’images monochromes mises en ligne par la Nasa.

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    C'est un passionné, Karl Sanford, qui a créé ce time-lapsetime-lapse à partir d'images prises sur Mars par les deux caméras d'évitement d'obstacles Hazcam (pour Hazard avoidance camera). Disposées à l'avant et à l'arrière du rover Curiosity, elles saisissent des clichés en noir et blanc, d'une définition de 1.024 x 1.024 pixelspixels, qui servent à l'ordinateurordinateur de bord pour repérer les obstacles à éviter lors des déplacements. Elles peuvent aussi pointer dans la même direction pour fournir des images en relief.


    Les neuf premiers mois du travail de Curiosity sur Mars vus par les caméras Hazcam. On distingue le plus souvent, au loin, le mont Sharp, qui domine le cratère Gale. Depuis son arrivée le 6 août 2012, le rover n'a parcouru que 700 m. Il ne roule pas vite et surtout, il s'arrête souvent pour creuser, brosser, analyser... © Karl Sanford, Nasa, YouTube 

    Du sol 0 au sol 281... avec Curiosity

    Les images des Hazcam sont expédiées vers la Terre, et la Nasa les met à disposition sur son site Web, en version raw, c'est-à-dire sans aucun traitement. Cette mine fait la joie des amateurs, qui s'amusent à les scruter pour tenter d'y repérer des détails amusants ou étonnants.

    Karl Sanford, lui, a créé un outil logiciellogiciel, qu'il a baptisé MSL.Scraper, en libre accès sur GitHub. En compilant automatiquement ces images, un time-lapse résume en une minute le travail du rover (durant en réalité 24 h et 40 min), réalisé pendant 282 « sols », le nom donné aux journées martiennes (parce qu'il s'agit d'un rythme solaire). Le premier jour de la mission MSL (Mars Science LaboratoryMars Science Laboratory) est le sol 0, soit le 6 août 2012, jour de l'atterrissage, et le dernier de cette animation est le sol 281, le 21 mai 2013.

    Il est à peu près impossible de comprendre ce que montre chacune des images. Il faut se laisser porter par le rythme. On perçoit alors mieux le travail réalisé par le bras de Curiosity, long de 1,90 m et doté d'un impressionnant porteporte-outils. Ce couteau suisse comporte une pelle, un tamis, une brosse, un foret, une caméra-microscopemicroscope (MahliMars Hand Lens Imager), un spectromètre à rayons X et particules alpha (APXS, Alpha Particle X-ray Spectrometer).

    Image du porte-outil prise au 32<sup>e</sup> jour martien (sol 32) par la caméra Mastcam. On y repère la caméra Mahli (<em>Mars Hand Lens Imager</em>), le dépoussiéreur DRT (<em>Dust Removal Tool</em>, une brosse), une foreuse (<em>drill</em>), le spectromètre APXS (<em>Alpha Particle X-Ray Spectrometer</em>), ainsi que Chimra, le préparateur d'échantillons pour les laboratoires Chemin et Sam. © Nasa, JPL, MSSS, annotations d'Emily Lakdawalla, planetary.org

    Image du porte-outil prise au 32e jour martien (sol 32) par la caméra Mastcam. On y repère la caméra Mahli (Mars Hand Lens Imager), le dépoussiéreur DRT (Dust Removal Tool, une brosse), une foreuse (drill), le spectromètre APXS (Alpha Particle X-Ray Spectrometer), ainsi que Chimra, le préparateur d'échantillons pour les laboratoires Chemin et Sam. © Nasa, JPL, MSSS, annotations d'Emily Lakdawalla, planetary.org

    Immortalisation des premiers forages sur Mars

    On voit sur cette animation les toutes premières images envoyées par le rover après son atterrissage sur Mars, et les nombreuses traces laissées par ses roues. Curiosity les photographiephotographie régulièrement car la bande de roulement présente des trous (petits et gros) formant, en code morsemorse, les trois lettres JPL. Une facétie des ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory, constructeur du rover. Il est ainsi possible de compter les tours de roue et de mesurer ainsi précisément la distance parcourue par Curiosity.

    On voit également très bien les coups de pelle donnés en octobre pour prélever le sable martien, et on distingue les premiers forages réalisés en janvier sur le rocher baptisé John Klein, dans le secteur nommé Yellowknife Bay.

    Curiosity, le robotrobot géologuegéologue qui étudie les conditions d'habitabilité dans le lointain passé de Mars, est à peu près à la moitié de la durée prévue de sa mission. Elle doit s'étendre sur une année martienne, soit environ deux années terrestres. Mais le rover et les instruments tiennent le choc et résistent aux variations de températures (près de 90 °C entre le jour et la nuit), il continuera son travail. La NasaNasa a récemment indiqué qu'elle poursuivrait la mission (ce qui impose des équipes au sol). N'oublions pas les aventuriers du genre : arrivés en janvier 2004, Spirit et OpportunityOpportunity devaient travailler trois mois. Le premier n'a rendu son dernier soupir que le 22 mars 2010. Quant à Opportunity, il est toujours en activité...