Hier soir, le cargo automatique européen ATV s'est détaché de la Station spatiale internationale et vogue désormais sur une orbite parking, le temps de préparer sa chute dans l'atmosphère, prévue le 29 septembre. Retour sur le bilan d'un vaisseau original.

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    L'ATV Jules-Verne le 31 mars 2008, au-dessus du ciel nuageux, en approche de la Station spatiale internationale. © Nasa

    L'ATV Jules-Verne le 31 mars 2008, au-dessus du ciel nuageux, en approche de la Station spatiale internationale. © Nasa

    L'actuelle mission du Jules-VerneVerne sera la dernière. Cet ATV (Automated Transfer Vehicle), premier du nom, s'est séparé hier soir à 21 heures 29 TU (23 h 29 heure française) de la Station spatiale internationale (ISS).

    Conçu d'abord comme un cargo sans équipage chargé de transporter 7,6 tonnes de charges jusqu'à l'ISS, l'ATV a un rôle supplémentaire, celui de rehausser régulièrement l'orbite de la Station spatiale (qui descend doucement à cause du freinage dû au reste d'atmosphèreatmosphère encore présent à cette altitude). Il l'a fait à plusieurs reprises et a même effectué le mouvement inverse. Le premier septembre en effet, l'ISS a dû éviter la collision avec des débris en orbite. Le Jules-Verne a descendu la station de 1,7 kilomètre avant de la remonter à sa place, une fois le danger écarté.

    Pour son premier voyage dans l'espace, l'ATV a montré un fonctionnement parfait depuis son amarrage à l'ISS le 3 avril 2008 et une série de manœuvres d'essai durant la phase d'approche. Il s'agit pourtant d'un engin tout à fait nouveau, conçu par l'Esa pour compléter le vaisseau automatique russe Progress, nettement plus petit.

    Eboueur : la dernière mission

    Le Jules-Verne a été très apprécié des astronautes qui en ont fait une chambre à coucher, trouvant l'endroit beaucoup plus silencieux que le reste de la Station, et même une salle de bains, en tirant profit d'un réservoir d'eau. Contrairement à Progress, l'ATV, avec ses 48 mètres cubes de volume intérieur, est en effet habitable. La Sud-Coréenne Yi So-yeon l'a même utilisé pour réaliser des expériences de nanotechnologienanotechnologie. Il n'est d'ailleurs pas exclu qu'une version permettant le retour d'urgence d'un équipage soit un jour mise au point.

    Mais pour l'instant, l'ATV est conçu pour des missions uniques et se consumer dans l'atmosphère. C'est ce que fera le Jules-Verne le 29 septembre après avoir tourné sur une orbite parking, dix kilomètres plus bas que l'ISS. Cette destinée vaut au cargo automatique européen une fonction supplémentaire : le ramassage d'ordures. Après avoir passé 31 heures à déménager dans la Station 900 kilogrammeskilogrammes de matériels installés dans la soute du Jules-Verne, les astronautesastronautes y ont placé 816 kg d'objets devenus inutiles et ont ensuite transféré 264 kg de déchetsdéchets liquidesliquides dans les réservoirs du cargo.

    Le 29 septembre, les 13,5 tonnes du vaisseau et de son contenu se volatiliseront dans l'atmosphère terrestre au-dessus d'une zone inhabitée de l'océan Pacifique. L'événement (nocturnenocturne) sera observé par les instruments (spectromètresspectromètres notamment) embarqués dans deux avions mais aussi par l'équipage de la Station, qui utiliseront le spectromètre ultra-violet Fialka, de conception russe.