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Préparation du vaisseau cargo automatique ATV (Automated Transfer Vehicle) en vue d'un essai acoustique(Crédits : ESA)
Pour ce second rendez-vous avec le Jules VerneJules Verne, nous avons rencontré François, ingénieur développeur sur l'ATV, en charge du programme de surveillance des performances propulsives.
Futura-Sciences : Bonjour François. Depuis combien de temps travaillez-vous sur l'ATV, et quelle est votre fonction sur ce projet ?
François : Bonjour à tous ! Je travaille sur le projet ATV depuis septembre 2005, en tant qu'ingénieur développeur. Mon bureau se trouve sur le site d'EADSEADS Space Transportation des Mureaux, dans les Yvelines. Au sein de mon équipe, j'ai en charge le développement d'un outil de surveillance des performances propulsives de l'ATV. Nous nous penchons donc tout particulièrement sur les moteurs de l'ATV.
Futura-Sciences : Pouvez-vous nous parler un peu de ces moteurs ?
François : Le module ATV est équipé de pas moins de 32 moteurs : 4 propulseurs principaux de 490 Newton, et 28 propulseurs de 220 Newton de poussée. Bien sûr, leur poussée sera paramétrable en vol. Entre autres, la manœuvre de rendez-vous avec la Station Spatiale Internationale sera un point délicat de la mission, ce sera un peu comme essayer de faire un créneau avec une formule 1 : à ce moment là, les performances des moteurs devront correspondre exactement à celles prévues dans les simulations. C'est pour pallier à tout aléa que nous développons un outil de surveillance de leurs performances.
Le module ATV en phase d'approche de l'ISS
L'un des moments cruciaux de la mission !
(Crédits : EADS ST)
Futura-Sciences : En quoi consiste cet outil ?
François : L'objectif du programme de surveillance que nous développons aux Mureaux est la prédiction des performances des moteurs, et ce à partir de quelques mesures principales transmises au sol par télémétrie (NDLRNDLR : essentiellement les mesures de température et de pressionpression fournies par les capteurscapteurs de l'ATV). Une fois ces prévisions établies, nous les comparons aux performances réelles des moteurs. Si nous constatons des dégradations vraiment importantes, nous avons ensuite moyen d'agir en corrigeant les paramètres embarqués des moteurs (NDLR : réglage du débitdébit d'ergolsergols...).
Futura-Sciences : Quel(s) logiciellogiciel(s), ou quel(s) langage(s) utilisez-vous pour la simulation ?
François : Cet outil utilise le logiciel Flowmaster pour la simulation du réseau hydraulique d'alimentation des moteurs. Flowmaster permet de déterminer les pressions, les débits et les températures en tout point des lignes et des vannes. Le reste de la simulation, comme la gestion de la télémétrie et le modèle moteur, est codé en langage fortran et C++.
Futura-Sciences : Que permet de simuler exactement ce modèle ?
François : En fait, il modélise uniquement l'aspect hydraulique. Nous ne prenons pas en compte l'aspect thermique dans nos simulations, car la duréedurée de séjour des ergols dans le réseau est trop faible pour que la thermique puisse évoluer de façon significative. A partir de la donnée des coefficients de perte de charge, nous évaluons les pertes de pression dans les lignes. Ceci nous permet de connaître la pression en tout point du réseau, et en particulier dans la chambre de combustionchambre de combustion. A partir des lois de combustion, nous pouvons déterminer la poussée des moteurs à chaque instant.
Futura-Sciences : Merci François, et rendez-vous en 2007 pour le premier lancement de l'ATV !
François : Merci à Futura-Sciences et à tous ses lecteurs ! A bientôt !
En effet, à bientôt pour la suite de notre série consacrée au cargo européen, avec un nouvel article à venir pour mieux percer les secrets de l'ATV !