Lors du séisme de septembre 2022, les habitants du centre historique de Mexico ont eu la surprise de voir émerger du sous-sol une étonnante sculpture. Son exhumation complète par les archéologues a révélé une énorme tête de serpent aux écailles colorées datant de la fin de l’Empire aztèque.


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    Le 19 septembre 2022, le Mexique a été durement secoué par un puissant séisme de magnitude 7,6. Les dégâts sont fort heureusement peu nombreux dans ce pays habitué à subir d’importants tremblements de terre. Les secousses vont cependant avoir une étonnante conséquence.

    Une énorme tête de serpent exhumée dans le centre historique de Mexico

    Le séismeséisme, dont l'épicentreépicentre a été localisé dans l'État de Michoacan dans l'ouest du pays, a été ressenti jusqu'à Mexico. Et c'est dans le centre historique de la capitale, au niveau de la faculté de droit, qu'une étrange sculpture a émergé du sol remanié par les secousses. Immédiatement alertés, les archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire sont arrivés sur les lieux. L'excavation, qui a suivi, a permis de mettre au jour une énorme tête de serpent d'un mètre de haut sur 1,8 mètre de long et pesant plus d'une tonne. Les écailles taillées dans la pierre portent encore les traces de pigments qui laissent penser qu'à l'origine, la sculpture était ornée de nombreuses couleurs (ocreocre, bleu, rouge, noir et blanc).

    La sculpture en forme de tête de serpent découverte dans le centre historique de Mexico à la suite du séisme de septembre 2022. © Lancic. Unam
    La sculpture en forme de tête de serpent découverte dans le centre historique de Mexico à la suite du séisme de septembre 2022. © Lancic. Unam

    Un témoignage datant de la fin de l’Empire aztèque

    La sculpture daterait de la fin de l’Empire aztèque et aurait ainsi plus de 500 ans. Les serpents font partie des animaux emblématiques de la culture précolombienne, dont ils peuplent la mythologie. Forme du dieu Quetzalcoatl, le serpent est souvent figure de fertilité et de renaissance, certainement en raison de sa capacité à renouveler sa peau.

    Détail des écailles recouvertes de pigments © Lancic. Unam
    Détail des écailles recouvertes de pigments © Lancic. Unam

    Les archéologues sont désormais préoccupés par la conservation de la sculpture et notamment des pigments encore présents à sa surface. L'énorme tête de serpent a donc été soigneusement placée dans une chambre confinée où l'humidité est strictement contrôlée. Pendant des siècles, la sculpture a en effet été conservée dans un environnement humide et sans air qui a favorisé sa préservation. L'objectif est donc désormais de la faire sécher très lentement afin d'éviter la dégradation des pigments et l'apparition de fissures.