Une équipe Néo-zélandaise avait déjà obtenu la naissance de quelques faons grâce à cette technique. Les résultats français, qui représentent une première européenne, ouvrent la voie à son utilisation en vue de la conservation de la biodiversité.
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Biche élaphe et son faon, le jour de la mise bas au domaine INRA de Clermont-Ferrand-Theix©INRA / Yann Locatelli
En effet, le travail des chercheurs s'oriente à présent vers l'utilisation de cette technique de fécondation in vitro pour faire porter des embryons d'espècesespèces menacées par des mères porteuses d'espèces communes comme le cerf élaphecerf élaphe.
Pour favoriser le maintien d'espèces menacées de disparition, une collaboration s'est nouée depuis 1997 entre l'Unité de Physiologie de la Reproduction et des Comportements de l'INRA de Tours et la Réserve de la Haute-Touche à Obterre dans l'Indre (Muséum National d'Histoire NaturelleMuséum National d'Histoire Naturelle), en vue d'utiliser des techniques d'assistance à la procréation.
Les deux organismes poursuivent des objectifs complémentaires : les scientifiques de l'INRA travaillent à la maîtrise de ces techniques chez les animaux d'élevage et les chercheurs du Muséum travaillent à la conservation d'espèces rares conservées au parc de la Haute-Touche.
D'emblée, cette collaboration a reçu un soutien important de la Région Centre (aide à la constructionconstruction d'un laboratoire de recherche à la Haute-Touche, financement de deux bourses de thèse) pour la réalisation d'un programme de conservation de cervidés menacés, essentiellement d'origine asiatique.
La première étape de ce programme a consisté à obtenir des faons élaphe par fécondation in vitro en utilisant des mères porteuses de la même espèce. Les techniques de maturation ovocytaire, de fécondation et de développement embryonnaire in vitro sont bien maîtrisées chez les ruminants domestiques. Il a cependant fallu les adapter aux exigences particulières des cervidés, ce qui a été entrepris dans le cadre de deux thèses de doctorat successives, co-dirigées par l'INRA et le Muséum.
Dans un premier temps, les chercheurs ont dû maîtriser la collecte des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes). Après les mises au point techniques, il convenait de s'assurer de la viabilité des embryons obtenus. A cet effet, l'élevage expérimental de cerf élaphe, de l'INRA de Clermont-Ferrand-Theix) a mis à disposition des femelles receveuses capables de porter des embryons issus de fécondation in vitro et a permis de mener les gestationsgestations à terme.
Le prochain objectif de ces recherches est de disposer d'embryons issus de fécondation in vitro chez les espèces menacées et de les faire porter par des femelles d'espèces communes, afin d'amplifier la descendance des animaux les plus rares.