Les méthodes actuelles en cas de lésions cardiaques importantes ne proposent guère que la transplantation comme remède. La caractérisation de cellules souches adultes ouvre des perspectives considérables et contourne la délicate question du recours aux cellules souches embryonnaires humaines.

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    Les infarctus du myocarde sont la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. L'irréversibilité des dommages infligés au tissu cardiaque devient rapidement un problème vital. C'est pourquoi, pouvoir régénérer les cellules cardiaques ouvrirait des perspectives considérables. Un certain nombre de travaux laissent penser que le coeur a un potentiel régénérateur. Par exemple, chez la souris, l'injection intracardiaque de cellules souches adultes issues de la moelle osseuse permet de reformer le tissu cardiaque détruit suite à un infarctus. Chez, l'homme, bien qu'encore sujet à débat, certains groupes ont montré qu'un coeur féminin transplanté chez un homme possédait des cellules portant le chromosome Y, indiquant que des cellules souches de l'homme receveur avaient participé à l'implantation du coeur d'origine féminine. Cependant, la quantité de cellules masculines retrouvées est très faible questionnant la signification physiologique d'une telle observation.

    Dans le dernier numéro de la revue Cell, le groupe du Dr Anversa au New-York Medical College de Valhalla (NY, USA) a pu mettre en évidence la présence de cellules souches adultes cardiaques. A partir d'une observation précédente indiquant qu'un facteur de croissance, le SCF (Stem Cell Factor) est rapidement produit suite à une ischémie cardiaque (arrêt ou insuffisance de la circulation sanguine dans le cœur) et en partie responsable de la formation de nouveau tissu cardiaque, ils ont émis l'hypothèse que des cellules souches adultes pourraient être présentes dans le coeur. Ces expériences ont été réalisées chez le rat. Ils ont tout d'abord identifié des cellules exprimant les marqueurs des cellules souches (c-kit, Sca-1, MDR-1) dans le coeur, les ont purifiées et ont vérifié qu'elles avaient les propriétés de cellules souches, c'est à dire, capacité de s'auto-renouveler indéfiniment, de générer une population de cellules homogènes à partir d'une seule cellule (croissance clonale) et de générer différents types cellulaires dans des conditions adéquates. Les cellules souches cardiaques répondent à ces trois critères et ont pu être différenciées en trois types cellulaires cardiaques in vitroin vitro: myocytesmyocytes, cellules du muscle lissemuscle lisse et cellules endothéliales. In vivoIn vivo, l'injection de ces cellules souches, génétiquement modifiées pour pouvoir les suivre dans l'animal, a montré leur participation active à la régénération du muscle cardiaquemuscle cardiaque suite à un infarctus.

    Ces résultats ouvrent les perspectives d'une alternative à la transplantationtransplantation cardiaque ou à des méthodes de thérapies cellulairesthérapies cellulaires plus risquées. Cependant les auteurs soulèvent une question importante: pourquoi les cellules souches présentes dans le coeur ne participent pas plus activement à la régénération de l'organe en cas d'altération? Trouver le moyen de les stimuler ouvrirait un potentiel thérapeutique considérable.