Dans une analyse récente des données de la Biobank britannique, des chercheurs démontrent qu'il existe une corrélation entre la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), l'épaisseur de la rétine et l'exposition à certaines particules fines de la pollution atmosphérique.


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    La dégénérescence maculairedégénérescence maculaire liée à l'âge est la première cause de cécité irréversible chez les adultes de plus de 50 ans dans les pays développés. Elle se caractérise par une dégradation de l'épithélium pigmentairepigmentaire rétinien, une couche de cellules chargée de rôles majeurs dont celui d'absorber la lumièrelumière. La prévalence de cette pathologie est en augmentation. Deux cents millions de personnes en 2020, et elles pourraient être 300 millions en 2040. Des facteurs de risques connus accroissent sa survenue : l'âge évidemment, mais également la consommation de tabac et un indice de masse corporelle élevé.

    Des études antérieures 

    De précédentes associations ont également suggéré que la pollution atmosphérique pourrait faire partie de ces facteurs de risques. En effet, dans leur introduction, les chercheurs rappellent que la rétinerétine est l'un des tissus les plus consommateurs d'oxygène du corps humain et réside dans un environnement qui est préparé pour la génération d'espècesespèces réactives de l'oxygène et les dommages oxydatifs qui en résultent. On sait que c'est généralement par ces mêmes mécanismes que la pollution de l'airair cause des dégâts sur les autres organes de notre corps, tels que le cœur ou les poumonspoumons. Les scientifiques ont donc cherché s'il existait une association entre l'exposition à des particules finesparticules fines de différentes tailles et la DMLA. Ils publient leurs résultats dans le British Journal of Ophtalmology.

    Au total, les données de 52.062 participants ont été incluses dans l'analyse. © Hakan, Fotolia 
    Au total, les données de 52.062 participants ont été incluses dans l'analyse. © Hakan, Fotolia 

    La présence de particules fines corrélées à une incidence plus élevée de DMLA 

    Les données incluses dans l'étude provenaient de participants entre 40 et 69 ans, qui n'avaient pas autorapporté de problèmes oculairesoculaires, pas d'erreurs de réfractionréfraction élevée (quand la lumière n'est pas correctement redirigée vers la rétine, causant des handicaps connus comme la myopie) et pas de mauvais résultats via une tomographietomographie par cohérence optique dans le domaine spectral (une technique d'imagerie médicale). Au total, les données de 52.062 participants ont été incluses dans l'analyse.

    Après avoir corrigé les associations concernant des facteurs de confusion d'intérêts, on observe une augmentation du risque de DMLA dans les zones où les quantités de particules fines (< 2,5 micromètresmicromètres) sont les plus fortes. Le risque relatif entre les zones les plus polluées et les moins polluées est compris entre 1 et 16 %. Autrement dit, si on convertit ces pourcentages en « chiffres réels », cela voudrait dire que, dans les zones polluées au même taux de particules fines en France, la pollution atmosphérique pourrait être la cause de 52.000 à 832.000 cas de DMLA (en prenant comme taux de base 8 % de la population française, qui est le chiffre que donne l'Institut national de la recherche médicale).