En 2016, un homme de 39 ans, infecté par le virus Usutu, a été hospitalisé trois jours à Montpellier pour une paralysie du visage, provisoire. Aujourd'hui, ce virus se multiplie chez des oiseaux et se transmet par des moustiques.

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    Les moustiquesmoustiques présents sur le territoire français peuvent transmettre la dengue ou le chikungunya... mais aussi le virus Usutu. Cet arbovirus du genre Flavivirus appartient à la même famille que le Zika, la denguedengue, la fièvre jaunefièvre jaune ou le virus du Nil occidentalvirus du Nil occidental. Le nom du virus Usutu vient de la rivière éponyme située au Swaziland (aujourd'hui eSwatini), région dans laquelle il a été détecté pour la première fois en 1959. Le premier cas d'infection humaine a été rapporté dans les années 1980 en République centrafricaine et le deuxième au Burkina Faso en 2004. Ces premiers patients n'ont eu que des symptômessymptômes peu graves : éruption cutanéeéruption cutanée, légère atteinte au foiefoie.

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    Le moustique est un vecteur du virus Usutu et l'oiseauoiseau un réservoir. Des oiseaux passériformespassériformes comme les merles ou les pies, sont des hôtes chez lesquels le virus peut se multiplier. Il peut se transmettre à l'Homme par la piqûre d'un moustique du genre Culex, courant en France. L'Homme est un hôte accidentel.

    Le virus Usutu a été détecté chez différentes espècesespèces d'oiseaux, les oiseaux migrateursmigrateurs ayant pu jouer un rôle dans son arrivée en Europe. Le virus a été signalé pour la première fois en 2001 en Europe (en Autriche, sur des merles morts), puis dans d'autres pays. D'après l'Anses, le virus qui a été détecté chez des merles noirs circule en France depuis 2015.

    Les merles noirs, Turdus merula, sont particulièrement sensibles au virus et présentent la mortalité la plus élevée. Les oiseaux infectés souffrent de troubles nerveux : désorientation, prostration, problèmes moteurs... Les oiseaux morts ont souvent une inflammationinflammation du foie et de la raterate. Pendant l'été 2016, une épizootieépizootie d'Usutu a touché des oiseaux européens en Allemagne, en Belgique, en France et aux Pays-Bas.

    La Camargue, avec ses zones humides, ses oiseaux et ses moustiques, est une zone propice pour la transmission de virus. © felix_brönnimann, Fotolia

    La Camargue, avec ses zones humides, ses oiseaux et ses moustiques, est une zone propice pour la transmission de virus. © felix_brönnimann, Fotolia

    Une infection souvent bénigne mais avec parfois des complications

    Le virus circule en Camargue via des moustiques de l'espèce Culex pipiens. La Camargue, riche en zones humideszones humides qui abritent de nombreuses espèces d'oiseaux et des populations variées de moustiques, apparaît comme un environnement favorable pour la transmission du virus à l'Homme. C'est pourquoi des biologistes ont voulu savoir si des personnes ont été infectées par le virus dans cette région.

    Des chercheurs du CHU et de l'université de Montpellier ont analysé 666 échantillons de liquide céphalorachidienliquide céphalorachidien provenant de patients hospitalisés à Nîmes et à Montpellier entre mai et novembre 2016, une période propice aux piqûres de moustiques. Le virus Usutu a été détecté dans un seul des prélèvements, celui d'un patient hospitalisé au CHU de Montpellier en novembre 2016.

    Cet homme de 39 ans avait eu une paralysie faciale soudaine, touchant la moitié du visage, avec une paupière tombante. Hospitalisé trois jours en neurologieneurologie, il a été soigné avec des corticoïdescorticoïdes, un antiviralantiviral (valaciclovir) et des gouttesgouttes dans les yeuxyeux pour éviter une kératite. Ses symptômes de paralysie faciale ont disparu en quelques semaines sans laisser de séquellesséquelles. Ce cas atypique est détaillé dans un article paru dans la revue Infectious Emerging Diseases.

    Pour Yannick SimoninYannick Simonin, chercheur à l'université de Montpellier, qui décrit cette recherche dans The Conversation, le patient français a probablement été infecté par un moustique qui avait auparavant piqué un oiseau. En Europe, il y a eu 28 cas d'infection aiguë impliquant le virus Usutu, la majorité en Italie. D'après Yannick Simonin, « plus de 70 personnes présentant des anticorpsanticorps contre ce virus ont été répertoriées, démontrant que ces individus ont été exposés au pathogènepathogène ». La plupart du temps, l'infection serait bénigne mais une quinzaine de cas comportaient des complications neurologiques, avec par exemple des inflammations de l'encéphaleencéphale et des méningesméninges.