L'intensification de la présence du moustique tigre dans l'hexagone est une menace prise très au sérieux par les autorités sanitaires françaises. La prolifération de l'Aedes albopictus constitue un risque sanitaire majeur car elle favorise la propagation des maladies tropicales à virus tels que la dengue, zika ou le chikungunya. Déjà, quelques foyers de cas autochtones se sont déclarés. 


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    Les médecins doivent avoir en tête que le chikungunya, la dengue ou zika peuvent être diagnostiqués même chez des gens qui n'ont pas voyagé car le moustiquemoustique tigretigre, qui transmet ces maladies exotiques, se répand en métropole, avertit mardi l'agence sanitaire Santé publique France (SpF). « La sensibilisation des médecins au diagnostic d'arbovirose [cette famille de maladies virales, ndlr] chez une personne n'ayant pas voyagé est à renforcer », estime l'agence dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire consacré à la surveillance de ces maladies en 2019.

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    Pourquoi la progression du moustique-tigre représente un « risque sanitaire majeur » ?

    « Au total, en 2019, 113 cas confirmés ou probables de chikungunya, 923 cas de dengue et 17 cas d'infection à virus zikavirus zika » ont été identifiés en France métropolitaine. Parallèlement, le moustique tigre (Aedes albopictusAedes albopictus)) « continue de s'implanterimplanter dans de nouveaux départements chaque année en France métropolitaine » avec 51 départements colonisés en 2019 contre 42 en 2018.

    La quasi-totalité des quelque 1.050 cas concernait des gens qui avaient voyagé dans des pays à risques et y avaient été infectés avant de rentrer en France. Mais une poignée, soit 12, étaient des cas autochtones, c'est-à-dire des infections contractées via une piqûre de moustique en France métropolitaine : neuf cas de dengue et trois de zika.

    Les cas de transmission autochtones de ces maladies tropicales commencent à apparaître en Europe et en France où 51 départements sont désormais colonisés par le moustique tigre. © AbelBrata, IStock.com
    Les cas de transmission autochtones de ces maladies tropicales commencent à apparaître en Europe et en France où 51 départements sont désormais colonisés par le moustique tigre. © AbelBrata, IStock.com

    L'apparition de cas autochtones est inquiétante

    Les trois cas autochtones de zika ont été détectés en août 2019 à Hyères (Var). Avant cela, aucun cas de transmission autochtone de cette maladie n'avait été repéré en Europe, « malgré des centaines de cas importés lors de l'épidémie de 2016 » qui avait démarré au Brésil. Ces trois cas « résidaient dans un rayon de 50 mètres et avaient tous des jardins attenants. Ils rapportaient avoir été "très piqués" et que les moustiques étaient "très nombreux" à leur domicile », selon Santé publique France.

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    La chaîne de transmission a ensuite « probablement régressé d'elle-même ». On ignore comment elle avait démarré : l'une des hypothèses, qui n'est pas confirmée, est que le virus avait été introduit à Hyères par une personne revenant de Thaïlande.

    La présence du moustique tigre s'intensifie

    Par ailleurs, sept cas autochtones de dengue ont été repérés dans les Alpes-Maritimes entre juillet et août 2019. Mais deux autres ont aussi été identifiés plus au nord, dans le Rhône, à une période moins chaude, en septembre. « Il s'agit de la première détection de foyers de cas autochtones d'arboviroses en Auvergne-Rhône-Alpes alors que la présence [du moustique tigre] s'intensifie un peu plus chaque année dans la région », souligne Santé publique France. Cet épisode était parti d'une personne revenant du Cambodge fin juin, qui habitait à moins de 100 mètres de l'un des deux cas autochtones.

    « Une sensibilisation des voyageurs est indispensable pour qu'ils se protègent contre les piqûres de moustiques dans les zones de circulation et pour qu'au retour de ces zones, ils (...) consultent un médecin le plus rapidement possible s'ils présentent des signes évocateurs » de la maladie, préconise Santé publique France.


    Moustique-tigre : dengue et chikungunya présents en France métropolitaine

    Article de Marie-Céline RayMarie-Céline Ray, publié le 14 août 2017 

    Récemment, la dengue a été signalée en Haute-Garonne et un cas autochtone de chikungunya a été confirmé dans le Var. Les deux maladies sont transmises par le moustique-tigre. Des opérations de démoustication ont dû être programmées.

    Depuis le 1er mai 2017, ce sont plus de 60 cas de dengue qui ont été déclarés en France métropolitaine, mais tous étaient importés, c'est-à-dire qu'ils provenaient de personnes revenues de voyages. En Haute-Garonne, suite à plusieurs cas confirmés de dengue, des opérations de démoustication utilisant des insecticidesinsecticides ont eu lieu, notamment dans des quartiers de Toulouse, afin de supprimer le vecteur de la maladie : le moustique-tigre.

    Un cas autochtone de chikungunya dans le Var

    Si, pour l'instant, il ne semble pas y avoir de transmission autochtone de la dengue en Métropole, la situation est différente pour le chikungunya : le 11 août 2017, dans le Var, un cas autochtone a été confirmé par le Centre national de référence des arbovirus. Le patient varois ne revenait pas d'une région contaminée par le chikungunya, il aurait donc contracté le virus en France métropolitaine, piqué par un moustique. Ce premier cas autochtone s'ajoute aux deux autres cas de chikungunya importés déjà recensés en Métropole.

    Depuis le 1er mai 2017, il y a aussi eu cinq cas de Zika confirmés en France métropolitaine, mais tous importés.

    Le saviez-vous ?

    Le moustique-tigre Aedes albopictus est présent dans une trentaine de départements métropolitains, surtout dans le Sud. Ce moustique est le vecteur de trois virus proches : la dengue, le chikungunya et le Zika.


    Dengue et chikungunya : rares mais néanmoins présents en Métropole

    Article de Relaxnews paru le 18 décembre 2012

    La dengue et le chikungunya ne sont plus uniquement des maladies tropicales. La Métropole a connu à peu près 400 cas de ces deux maladies en 2011, dont des cas autochtones. Mêmes si ces maladies restent rares, les moustiques responsables s'installent peu à peu sur le territoire. Comment faire face dans le futur ?

    Une cinquantaine de cas de chikungunya et près de 350 cas de dengue ont été observés en France métropolitaine en 2011, d'après le dernier Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (InVS), publié mardi 18 décembre.

    Ces chiffres témoignent de la présence de la dengue et du chikungunya sur le territoire métropolitain, mais dans une moindre mesure. Les auteurs du BEH précisent que la majorité des signalements effectués au réseau de surveillance renforcée dans les départements où le moustique vecteur est implanté (Corse, Provence - Alpes - Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon) étaient des cas suspects autochtones.

    La dengue, comme le chikungunya, est causée par un virus représenté ici à l'image. Les deux maladies, d'origine tropicale, commencent à prendre leurs aises sur le territoire métropolitain... © Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0
    La dengue, comme le chikungunya, est causée par un virus représenté ici à l'image. Les deux maladies, d'origine tropicale, commencent à prendre leurs aises sur le territoire métropolitain... © Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    L’Île-de-France, la plus touchée par la dengue et le chikungunya

    Concernant les cas importés, l'ensemble des signalements effectués pour le chikungunya provenaient du Congo, d'Inde, d'Indonésie, du Laos, des Maldives et de Mayotte, alors que les cas de dengue provenaient essentiellement d'Asie du Sud-Est et des Antilles françaises.

    En France métropolitaine, les cas étaient essentiellement répartis en Île-de-France (40 %) et en Provence - Alpes - Côte d'Azur (15 %).

    « Le nombre de cas importés de chikungunya et de dengue en France métropolitaine est essentiellement déterminé par le contexte épidémiologique international et le flux des voyageurs des zones où ces virus circulent. Avec l'extension de l'implantation du vecteur vers d'autres régions métropolitaines, une réflexion sur une évolution du plan antidissémination du chikungunya et de la dengue doit être envisagée », concluent les auteurs du BEH.