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L'AVC est la première cause de handicap chez l'adulte. Il faut donc savoir le traiter au mieux pour diminuer les dommages qu'il occasionne. Le bon cholestérol HDL est peut-être la solution. © Mark Lythgoe & Chloe Hutton, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Des travaux de recherche menés dans le service de neurologie et Centre d'accueil et de traitement de l'attaque cérébrale de l'hôpital Bichat et l'unité Inserm associée 698 ont mis en évidence les bienfaits du bon cholestérol dans la réduction des complications hémorragiques du seul traitement disponible des accidents vasculaires cérébraux (AVC)). Les résultats de cette expérimentation, conduite sur le rat, viennent d'être publiés dans Stroke.
À ce jour, le traitement de référence reconnu par l'ANSM en cas d'AVCAVC par occlusion d'une artère cérébrale consiste en l'injection intraveineuse (au pli du coude) d'un médicament appelé Actilyse (altéplase) qui a pour objectif de dissoudre le caillot. Celui-ci permet de guérir le patient dans 40 % des cas, seulement si l'injection est débutée moins de 4 heures 30 après les premiers symptômes d'AVC. Mais la complication redoutée de l'injection intraveineuse de ce médicament est la survenue d'une hémorragie cérébrale avec aggravation neurologique pouvant aller jusqu'au décès dans 6 % des cas, ou sans aggravation neurologique visible dans 20 % des cas.
Le bon cholestérol, combattant de l’AVC
Ce traitement est constitué de lipoprotéineslipoprotéines de haute densité (HDL ou bon cholestérol), isolées à partir de plasmaplasma humain. Les HDL sont des particules chargées d'évacuer le mauvais cholestérol depuis l'intérieur des artères jusque vers le foiefoie où il est éliminé. Elles ont d'autres actions favorables : elles sont anti-inflammatoiresanti-inflammatoires, anti-oxydantes, anti-protéasesprotéases, évitent l'infiltration des globules blancsglobules blancs dans la zone d'infarctus...
Les AVC sont de deux types : dans 80 % des cas ils sont ischémiques (suite à l'obstruction d'un vaisseau), le reste du temps ils sont hémorragiques (un vaisseau percé par lequel le sang s'écoule). À l'image, on peut voir un AVC ischémique dans une grande partie de l'hémisphère droit (la partie sombre à gauche de l'image). © Lucien Monfils, Wikipédia, cc by sa 3.0
En émettant l'hypothèse que, par leur effet protecteur sur la barrière hématoencéphalique (entre le sang et le cerveau), les HDL pourraient protéger contre les complications hémorragiques de l'altéplase, l'équipe a administré chez des rats l'altéplase trois heures après avoir bouché une artère du cerveaucerveau par un filament ou par un caillot.
Altéplase + HDL : la solution pour éviter l’hémorragie cérébrale ?
Une hémorragie a été obtenue chez 62 % des rats après retrait du filament et chez 46 % des rats dont l'artère a été bouchée par un caillot. Dans les deux cas, lorsque l'altéplase a été injectée conjointement avec des HDL, on observait 90 % de moins de complication hémorragique. Les deux modèles (occlusion par un filament ou par un caillot) ont été utilisés pour vérifier l'effet du traitement. Le fait de trouver le même type de résultat renforce la véracité de l'effet des HDL.
« Cette découverte, si elle est confirmée chez l'Homme par un essai clinique que nous comptons mener, pourrait révolutionner la prise en charge de l'attaque cérébrale et offrir de nouvelles perspectives pour améliorer la guérisonguérison des patients victimes d'AVC. On pourrait même imaginer dans l'avenir la production par génie génétiquegénie génétique de particules qui ressembleraient aux HDL » indique le Professeur Amarenco, chef du service de neurologie et Centre d'accueil et de traitement de l'attaque cérébrale de l'hôpital Bichat et co-directeur de l'équipe « Recherche clinique en athérothrombose ».