Les causes exactes de la maladie d'Alzheimer demeurent énigmatiques. Toutefois, des chercheurs ont découvert un lien potentiel entre l'accumulation de fer dans le cerveau et l'apparition de cette pathologie, conduisant à une forme spécifique de mort cellulaire appelée ferroptose. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension et le traitement de la maladie d'Alzheimer.


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    La maladie d'Alzheimer affecte des millions de personnes à l'échelle mondiale. Avec le vieillissement de la population, elle est de plus en plus fréquente. C'est la forme la plus courante de démence neurodégénérative chez les personnes âgées. Les mécanismes sous-jacents de cette pathologie sont encore peu connus. On sait que la maladie est caractérisée par l'accumulation de plaques amyloïdes et d'enchevêtrements neurofibrillaires dans le cerveau. Ces anomalies entraînent une inflammation, perturbent la communication neuronale et causent la mort des neuronesneurones. Une étude récente de l'université de Santé et de Science de l'Oregon a révélé un mécanisme inattendu dans le déclenchement de la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer : l'accumulation de ferfer dans le cerveau conduit à la ferroptose, une forme spécifique de mort cellulaire, et à la destruction des microgliesmicroglies, essentielles au fonctionnement cérébral. Les résultats ont été publiés dans la revue Annals of Neurology

    Microglies et ferroptose

    Les microglies jouent un rôle essentiel dans le cerveau en tant que première ligne de défense immunitaire. Elles veillent à éliminer les déchetsdéchets cellulaires, y compris les débris de myélinemyéline endommagée. Cependant, l'acte d'élimination de cette myéline a un revers : la libération de fer. Les auteurs ont observé une dégénérescence des microglies dans des échantillons de tissus cérébraux post-mortem. Le fer issu de la myéline dégradée, lorsqu'il est en excès, provoque la ferroptose, mettant ainsi en danger ces microglies. La ferroptose est une forme spécifique de mort cellulaire programmée qui est distincte de l'apoptoseapoptose, de la nécrose et d'autres mécanismes de mort cellulaire. Elle est caractérisée par l'accumulation de fer intracellulaire et la perte concomitante d'antioxydantsantioxydants comme le glutathion, conduisant à des dommages oxydatifs lipidiques et, finalement, à la mort de la cellule.

     La microglie désigne un type spécifique de cellules présentes dans le cerveau et la moelle épinière. Ces cellules jouent un rôle central dans la réponse immunitaire du système nerveux central. © Artur, Adobe Stock
     La microglie désigne un type spécifique de cellules présentes dans le cerveau et la moelle épinière. Ces cellules jouent un rôle central dans la réponse immunitaire du système nerveux central. © Artur, Adobe Stock

    Les implications thérapeutiques

    Les chercheurs suggèrent que cette cascade de dégénérescence trouve son origine dans des épisodes répétés d'afflux sanguin et d'apports d'oxygène réduits au cerveau. Des événements tels que des AVCAVC ou des maladies chroniques comme l'hypertensionhypertension et le diabète pourraient être en partie responsables. La prise en charge de ce type de pathologies est une façon de prévenir la maladie d'Alzheimer. En termes thérapeutiques, cette découverte suggère d'orienter les recherches de traitement vers la régulation du fer et la protection de la myéline. De plus, ces nouvelles données pourraient s'avérer précieuses pour d'autres maladies démyélinisantes, comme la sclérose en plaques ou le trouble du spectrespectre de la neuromyélite optique.