Le lécanemab, un anticorps contre le déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer, pourrait également provoquer des lésions cérébrales à long terme. Pourtant, ce médicament déjà approuvé aux États-Unis est en passe d’obtenir une autorisation de mise sur le marché dans d’autres pays.


au sommaire


    Une analyse de nombreuses études portant sur une classe de médicaments contre le déclin cognitif dans la maladie d'Alzheimer met en garde sur ses effets délétères sur le cerveau. Il faut savoir que ces médicaments anti-amyloïdes visent à éliminer la bêta-amyloïdebêta-amyloïde, dont l'accumulation est considérée comme un facteur déterminant de la maladie. Parmi ces médicaments, les anticorps monoclonaux semblent poser problème. Toutefois, un anticorps anti-amyloïde comme l'aducanumab a déjà été approuvé en 2021 malgré la controverse.

    Si la maladie d’Alzheimer entraîne souvent un rétrécissement du cerveau au fur et à mesure de son développement, les chercheurs ont constaté que les médicaments anti-amyloïdes provoquaient généralement chez les participants aux essais cliniques une perte de volumevolume cérébral supérieure à celle observée chez les patients atteints par la maladie mais recevant un placeboplacebo. L'étude publiée dans Neurology établit également un lien entre le rétrécissement du cerveau et son gonflement, un effet secondaire mieux connu des médicaments.

    Les chercheurs ont notamment analysé les résultats de deux grands essais sur l'anticorps lécanemab, qui a reçu une autorisation de mise sur le marchéautorisation de mise sur le marché accélérée avec sa dose la plus élevée aux États-Unis en janvier dernier. L'administration de cette dose a engendré en moyenne une perte de volume cérébral de 28 % (par rapport au placebo) au bout de 18 mois environ.

    Les chercheurs ont constaté des modifications du volume cérébral causées par des médicaments anti-amyloïdes chez des patients atteints d'Alzheimer. © Robert Kneschke, Adobe stock
    Les chercheurs ont constaté des modifications du volume cérébral causées par des médicaments anti-amyloïdes chez des patients atteints d'Alzheimer. © Robert Kneschke, Adobe stock

    Effets secondaires du ralentissement du déclin cognitif

    L'année dernière, un essai sur le lécanemab chez 1 795 patients atteints d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer a révélé que l'anticorps ralentissait le taux de déclin cognitif de 27 % après 18 mois. Les experts de la maladie ont reconnu que le bénéfice était modeste, mais beaucoup se sont réjouis de ces résultats. Au contraire, d'autres s'inquiètent des résultats trouvés par l'analyse et de leur implication sur la santé du cerveau à long terme.

    Le lécanemab n'est pas encore autorisé partout et la FDA (Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration), aux États-Unis, prévoit une réunion du comité consultatif d'ici le mois de juillet pour déterminer s'il convient d'accorder son autorisation complète.