La gonorrhée est une infection sexuellement transmissible (IST) qui touche aussi bien les femmes que les hommes, quelle que soit leur sexualité. La bactérie à l'origine de la maladie résiste de plus en plus aux antibiotiques disponibles sur le marché, compliquant de fait la prise en charge des patients. Un vaccin déjà existant serait-il la solution pour limiter les infections ?


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    Depuis quelques années, les diagnostics de gonorrhée, une infection sexuellement transmissibleinfection sexuellement transmissible, sont en constante augmentation. Le problème c'est que la bactérie à l'origine de la maladie, Neisseria gonorrhoeae (ou gonocoque), est devenue résistante aux antibiotiques les moins chers et les plus courants. Seules les céphalosporines de troisième génération (Ceftriaxone) peuvent en venir à bout, bien que des souches récalcitrantes à ce traitement commencent déjà à apparaître. Cela complique la prise en charge des personnes infectées qui peuvent développer des complications sérieuses, avec en tête une infertilité aussi bien chez les hommes que chez les femmes. 

    Face à ce constat, prévenir au maximum les infections apparaît comme la solution la plus simple. S'il n'existe aucun vaccinvaccin spécifique à la gonorrhée, celui formulé contre le méningocoqueméningocoque, une autre bactérie de la famille des Neisseria, pourrait prévenir l'infection. Une série d'études parues dans The Lancet Infectious Diseases et menées par le CDCCDC détaillent l'efficacité du vaccin pour prévenir la gonorrhée chez une population jeune, mais aussi l'impact de son utilisation en matièrematière de coût et de santé publique.

    Le saviez-vous ?

    La gonorrhée ou chaude-pisse s'attrape à la faveur d'un rapport sexuel oral, vaginal ou anal avec une personne infectée, qui dans beaucoup de cas ne présente aucun symptôme. Seul un dépistage permet de confirmer la présence de la bactérie. La gonorrhée touche tout le monde, sans distinction de sexe et de pratique, mais les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes sont les plus exposés. En 2018, environ 4.000 personnes ont été diagnostiquées pour une infection à gonocoque dont 71 % sont des hommes homosexuels en France.

    Des <em>Neisseria gonorrhoeae</em> infectant des neutrophiles (en bas au centre). On distingue bien leur forme particulière dite en « grain de café ». © CDC, Dr. Norman Jacobs
    Des Neisseria gonorrhoeae infectant des neutrophiles (en bas au centre). On distingue bien leur forme particulière dite en « grain de café ». © CDC, Dr. Norman Jacobs

    Un vaccin pour réduire le fardeau de la gonorrhée

    Les résultats présentés dans The Lancet sont issus d'une expérimentation prenant place en Australie où une stratégie vaccinale contre la méningite à méningocoqueméningite à méningocoque - première cause de méningite - chez les enfants et les ados entre 2018 et 2019 a été mise en place. L'injection de deux doses de vaccin 4CMenB a permis de réduire significativement l'incidenceincidence de la maladie, mais aussi celle de la gonorrhée. Le vaccin 4CMenB est efficace contre le gonocoque à 32,7 % après une vaccinationvaccination complète. Une seconde étude, basée sur des données de New York et de Philadelphie et qui fait le lien entre le diagnostic d'une gonorrhée et le statut vaccinal des personnes, indique que deux doses de 4CMenB protègent à 40 % contre l'infection, tandis qu'une seule dose protège à 26 %.

    Une efficacité qui peut sembler faible, mais qui pourrait réduire significativement le nombreux de cas avec la bonne stratégie. Dans un troisième article paru dans The Lancet, les scientifiques estiment qu'en vaccinant les personnes en fonction du risque qu'elles présentent d'être infectées, 110.200 cas pourraient être évités pour 7,9 millions de livres sterling (environ 2 millions d'euros) de frais de santé économisés sur 10 ans.

     

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