Une étude britannique met en évidence le risque de défaillances d'organes chez des patients hospitalisés pour Covid-19. Elle révèle un risque accru d'anomalies pulmonaires, cérébrales et rénales, nécessitant une surveillance étroite post-hospitalisation. Ces découvertes alertent sur les impacts sévères de la maladie, même après la guérison.


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    Si l'on sait déjà que certains patients se remettent très difficilement d'une infection au SARS-CoV-2 (Covid long), l'impact exact du virus sur les différents organes du corps humain est encore mal compris. En France, à fin 2022, deux millions de personnes seraient concernées par la forme longue de la Covid-19. Pour certains d'entre eux, l'impact sur la qualité de vie est très important et constitue un véritable handicap. Une équipe a souhaité évaluer avec précision l'importance des défaillances, organe par organe, chez les personnes ayant été hospitalisées pour Covid-19. Leurs résultats ont été publiés dans la revue The Lancet Respiratory Medecine.

    Comment l'étude a-t-elle été menée ?

    L'étude a été menée au Royaume-Uni chez des sujets âgés de plus de 18 ans ayant été infectés par le SARS-CoV-2 et ayant été hospitalisés pour cette raison entre le 1er mars 2020mars 2020 et le 1er novembre 2021. Les personnes ont été recrutées sur 13 sites différents à travers le pays. Le groupe était constitué de 259 patients (158 hommes et 101 femmes), âgés en moyenne de 57 ans. Un groupe de 52 sujets témoins (30 hommes et 22 femmes) âgés en moyenne de 49 ans et n'ayant jamais été infectés par le virus a pu être constitué. Pour valider l'absence d'infection dans le groupe témoin, un dosagedosage des anticorps anti-nucléocapside SARS-CoV-2 a été réalisé. Tous les participants ont bénéficié d'une IRM (Imagerie par résonance magnétiqueImagerie par résonance magnétique) portant sur plusieurs organes : poumons, cœur, cerveaucerveau, foiefoie, reinsreins. Cette exploration par imagerie a été complétée par un relevé des symptômessymptômes, des tests physiologiques et biochimiques. L'ensemble des tests a été réalisé à cinq mois de l'infection.

    Des IRM ont été réalisées pour explorer les différents organes. © zinkevych, Fotolia
    Des IRM ont été réalisées pour explorer les différents organes. © zinkevych, Fotolia

    Un risque de défaillance multi-organes

    Les auteurs soulignent que le groupe de patients ayant nécessité une hospitalisation pour l'infection à la Covid-19 était globalement plus âgé et souffrait plus de comorbiditéscomorbidités, dont l'obésitéobésité, que les personnes du groupe témoin. L'IRM a mis en évidence que les patients infectés par le SARS-CoV-2 présentaient des défaillances de plusieurs organes plus fréquemment que le groupe de témoins (157 sur 259, soit 61 % versus 14 sur 52, soit 27 %). Les données organe par organe étaient également parlantes :

    • risque plus important de défaillance pulmonaire, en particulier d'anomalieanomalie parenchymateuse ;
    • risque plus important de défaillance cérébrale, en particulier de la substance blanchesubstance blanche et une réduction du volumevolume cérébral ;
    • risque plus important d'anomalie rénale, en particulier perte de différenciation cortico-médullairemédullaire.

    En revanche, il n'y avait pas de risque augmenté au niveau du cœur ou du foie. En conclusion, les patients ayant été hospitalisés pour une Covid-19 ont un risque de défaillances multiviscérales dans le mois qui suivent. Ce qui nécessite une surveillance étroite.