Les effets à court terme d’une infection au coronavirus sont maintenant plutôt bien connus. En revanche, ce n’est pas le cas concernant ses effets à long terme. Si certains patients se remettent très bien de l’infection en quelques jours ou quelques semaines, d’autres présentent des symptômes pendant de longs mois, voire plus. C’est ce qu’on appelle le Covid long. Ce syndrome serait plutôt hétérogène. Explications à la lumière d’une nouvelle publication de l’institut Pasteur.


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    Les effets sur le long terme d'une infection au Covid-19 sont très variables d'un patient à l'autre. Pour une grande majorité de personnes, il n'y aura aucune séquelle. Pour d'autres, des symptômes légers persisteront. Pour d'autres enfin, des symptômes importants, voire invalidants, seront toujours présents des mois, voire des années après l'infection initiale : fatigue intense, troubles neurologiques, maux de tête, difficultés respiratoires... Le mécanisme biologique sous-jacent est mal compris. Des chercheurs de l'Institut Pasteur se sont penchés sur la question. Leurs travaux ont été publiés dans Frontiers in Immunology.

    Deux groupes de patients

    Il existait jusqu'à présent deux hypothèses opposées pour expliquer le Covid long. D'une part, le Covid long pourrait être la conséquence d'une réponse immunitaireréponse immunitaire insuffisante de l'organisme qui ne parviendrait pas à l'éliminer. D'autre part, le Covid long pourrait être la conséquence d'une réponse immunitaire excessive qui endommagerait les tissus par un surcroît d'inflammation.

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    Covid long : la dure réalité de la prise en charge pour les patients

    Pour élucider la question, les auteurs ont analysé la présence d'anticorps et de cellules T antivirales chez des patients atteints de Covid long. De manière surprenante, deux groupes de patients se sont dégagés. Dans le premier groupe, représentant environ un tiers des malades, la réponse immunitaire était très faible. Dans le second groupe, composé d'environ deux tiers des malades, la réponse immunitaire était importante, comme chez des personnes ayant présenté une infection à la Covid-19 et qui s'en étaient remises.

    Les deux hypothèses précédentes se sont avérées en fait ! Les auteurs ont décidé d'appeler le premier groupe « Covid long séronégatifséronégatif » et le second groupe « Covid long séropositif ». Dans les deux cas, les conséquences sont des dommages tissulaires, soit liés au virusvirus, soit liés au surcroît d'inflammation.

    C'est l'importance de la réponse immunitaire qui distingue les deux groupes. © psdesign1, Fotolia
    C'est l'importance de la réponse immunitaire qui distingue les deux groupes. © psdesign1, Fotolia

    Vers un meilleur diagnostic des patients Covid long séronégatif

    Une meilleure connaissance des mécanismes biologiques sous-jacents au Covid long pourra dans un premier aider au diagnosticdiagnostic et, dans un second, améliorer la prise en charge. La première étape consiste donc à mettre au point un test pour identifier si le patient appartient au premier ou au second groupe. En effet, les tests développés lors de ces travaux sont particulièrement sensibles.

    Jusqu'à présent, les patients Covid long séronégatif étaient identifiés comme « jamais infectés » : les tests actuellement disponibles ne sont pas suffisamment sensibles pour détecter de si faibles taux d'anticorpsanticorps. Grâce à ces nouveaux tests, on pourra réellement discriminer un patient qui n'a jamais été infecté par le Covid d'un patient Covid long séronégatif. Une reconnaissance importante pour ces patients souffrant de symptômes parfois handicapants.