Qui eût cru qu'il était encore possible de découvrir des structures inconnues dans le corps humain ? C'est pourtant ce qui est récemment arrivé fortuitement à un groupe de docteurs durant l'examen d'une centaine de patients atteints de cancer.


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    Le corps humain est étonnant de complexité : plus de 200 os, plusieurs dizaines à plusieurs millions d'organes -- selon la manière dont on les définit --, et 200 types de cellules s'y côtoient en permanence, engrenages d'une machine confondante de beauté et de précision. Il n'est pas étonnant qu'au sein de ces chiffres astronomiques, une ou deux structures aient pu échapper à l'attention des chercheurs.

    Pour preuve : un groupe de médecins a récemment découvert par accident une paire de glandes à l'intérieur du crâne, alors qu'ils examinaient un échantillon de cent patients atteints de cancer de la prostate.

    La découverte de ces glandes a été permise par les dernières avancées de l'imagerie médicale. © Antoni Van Leeuwenhoek

    Une nouvelle structure

    Grâce au PSMA PET-scan -- fréquemment utilisé pour la détection et le suivi du cancer de la prostate -- et à l'injection d'un traceur radioactif, les chercheurs sont capables d'identifier les tumeurstumeurs dans le corps. Néanmoins, dans ce cas précis, c'est un tout autre élément que la combinaison des deux procédés a permis de mettre en lumièrelumière.

    Une paire de glandes salivairesglandes salivaires, situées à l'arrière du nasopharynx (la portion des voies respiratoires partant du neznez et débouchant sur l'oropharynx provenant de la bouche) s'est éclairée en parallèle des trois autres déjà connues des anatomistes.

     

    Un aperçu des glandes tubariales, visualisées avec le PSMA PET-scan. © Vastal et <em>al.</em>
    Un aperçu des glandes tubariales, visualisées avec le PSMA PET-scan. © Vastal et al.

    « Les sujets ont trois ensembles de grosses glandes salivaires... mais pas là normalement, s'étonne le radio-oncologue Wouter Vogel, de l'Institut néerlandais du cancer. Pour autant que nous le sachions, les seules glandes salivaires ou muqueusesmuqueuses du nasopharynx sont microscopiquement petites, et jusqu'à 1.000 d'entre elles sont réparties uniformément sur la muqueuse. Imaginez donc notre surprise lorsque nous avons découvert ces glandes ! »

    Les petites nouvelles, situées au niveau du torus tubarius, ont été baptisées glandes tubariales. Difficiles à observer, leur détection n'a pu être rendue possible que grâce aux dernières avancées du PSMA PET-scan. 

    Modélisation des glandes tubariales. © <em>The Netherlands Cancer Institute</em> 
    Modélisation des glandes tubariales. © The Netherlands Cancer Institute 

    Un élément crucial dans le traitement du cancer ?

    Après leur découverte chez l'ensemble des sujets examinés, les chercheurs ont confirmé la présence de ces glandes sur deux cadavres, un homme et une femme. « À notre connaissance, cette structure ne correspond à aucune des descriptions anatomiques antérieures », précisent les chercheurs dans leur étude, parue dans la revue Radiotherapy and Oncology.

    Si elle est confirmée, leur découverte pourrait être cruciale notamment dans le calibragecalibrage des sessions de radiothérapie, les glandes salivaires étant particulièrement fragiles.