La maladie de Dupuytren, méconnue du grand public, est pourtant assez fréquente. À un stade avancé, elle crée un handicap de la main en provoquant une contracture irréversible des doigts. Des chercheurs pensent qu'un anticorps thérapeutique serait le candidat idéal pour ralentir la progression de la maladie et diminuer le risque de perdre l'usage normal de la main.
[EN VIDÉO] Interview 5/5 : les maladies génétiques sont-elles héréditaires ? Une maladie génétique est due à une anomalie d’un ou plusieurs chromosomes, ce qui entraîne un défaut de fonctionnement de certaines cellules de l’organisme. Jean-Louis Serre, professeur de génétique, nous parle plus en détail de ces maladies.
Environ 5 % de la population française, surtout des hommes âgés, souffre d'un handicap de la main causé par la maladie de Dupuytren. Une affection familiale - bien que le gène y contribuant ne soit pas connu - influencée aussi par des facteurs environnementaux. Les diabétiques, les alcooliques et les épileptiques sont surreprésentés parmi les personnes atteintes.
Au stade précoce, elle se manifeste par des nodules douloureux sur la paume des mains. Dans environ 20 % des cas, ces nodules progressent pour former des cordes qui tirent sur les articulations des doigts. La progression est lente et dure plusieurs années - sept ans en moyenne. La main prend alors une forme arquée et les doigts concernés, souvent l'annulaire et l'auriculaire, deviennent inutilisables. Avant que les contractures ne soient trop prononcées, des corticostéroïdes peuvent être injectés dans les nodules pour les rendre moins douloureux ou de la collagénase pour les ramollir. L'excision des nodules par la chirurgie reste l'ultime solution pour retrouver l'usage de la main dans les formes les plus avancées de la maladie.
Un anticorps thérapeutique contre la maladie de Dupuytren
Des chercheurs de l'université d'Oxford ont peut-être mis le doigt sur un nouveau traitement de la maladie de Dupuytren dans sa phase précoce. C'est un anticorps thérapeutique qui cible une molécule, le TNF (Tumor Necrosis Factor). En effet, les nodules sont le résultat d'une réaction inflammatoire locale dont le TNF est l'un des acteurs clés. L'adalimumab, le nom de l'anticorps, injecté dans les nodules à une dose de 0,4 mg pourrait ralentir la progression de la maladie, en ramollissant les nodules.
L'essai clinique inclut 140 personnes, séparées en nombre égal dans deux groupes, qui ont reçu l'anticorps ou une solution saline à raison de quatre injections tous les trois mois. Après un an de traitement, l'adalimumab a permis de réduire significativement la dureté des nodules, mais aussi leur taille, sans aucun effet secondaire grave. Ces résultats sont ceux de la phase 2b, l'adalimumab devra donc continuer à prouver son intérêt dans le traitement de la maladie de Dupuytren lors des prochaines étapes, avant d'être disponible pour les patients.
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