Une nouvelle étude isolée vient poser la question du rôle des glucides dans la ration du diabétique (de type 2) à des fins de satiété et de consommation calorique globale.


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    De nombreuses études montrent les potentiels bénéfices des régimes low-carb (26 % de la ration énergétique maximum) chez les diabétiques de type 2 : perte de poids, glycémie normalisée, diminution des traitements. La restriction calorique et plus particulièrement le régime qui mime la restriction post-chirurgie bariatrique a, lui aussi, donné de très bons résultats sur un nombre important de patients jusqu'à engendrer des « rémissions ». Mais peut-on globaliser ce type d'alimentation ? Quels effets ont-ils à long terme, sur l'appétit ou sur la consommation calorique globale des patients ? C'est à cette question qu'a voulu répondre une équipe de chercheurs australiens en publiant un essai randomiséessai randomisé dans l'American Journal of Clincal Nutrition.

    Léger avantage pour les glucides

    Avant d'entrer dans les détails de cette étude, rappelons que celle-ci ne constitue pas une preuve à proprement parler : il va falloir analyser comment elle s'intègre dans le corpus de données déjà disponibles et dans la gestion de la maladie dans sa globalité. Cela étant dit, l'objectif des scientifiques était de comparer chez des diabétiques de type 2 (en surpoids ou obèses) au début de l'étude à 4 semaines et à la fin, à 16 semaines, la variation de plusieurs paramètres -- poids corporel, perception hebdomadaire et quotidienne de la faim, le rassasiement, la consommation potentielle de calories supplémentaires et le désir de manger.

    Deux groupes ont été formés, l'un assigné à consommer une diète à teneur très faible en glucides (14 % de la ration énergétique) ou une alimentation légèrement élevée en glucidesglucides (53 % de la ration). Les deux groupes voyaient leur ration diminuer de 500 à 1.000 calories pendant toute la duréedurée de l'expérience.

    Sur 115 participants de départ, 84 seulement sont présents à la fin de l'étude. Parmi l'ensemble des variables mesurées par les chercheurs, les seules qui varient significativement sont le rassasiement ressenti et la consommation potentielle de calories supplémentaires. En effet, chez le groupe qui a consommé 53 % de glucides, les investigateurs ont noté que la sensation de rassasiement était meilleure et que la consommation potentielle de calories supplémentaires était plus faible.

     

    Pour bien gérer son diabète, une alimentation doit être avant tout équilibrée. La question de la place des glucides vient après. © Dragana Gordic, Adobe Stock
    Pour bien gérer son diabète, une alimentation doit être avant tout équilibrée. La question de la place des glucides vient après. © Dragana Gordic, Adobe Stock

    Comment intégrer ces résultats dans les conseils diététiques ?

    L'effet de ces deux types d'alimentation sur l'appétit et l'envie de manger est encore flou étant donné que c'est seulement la deuxième étude de ce type sur le sujet. Il faut attendre d'autres réplicationsréplications pour en savoir plus. Néanmoins, à titre individuel, on peut conseiller aux professionnel(le)s de santé de la diététique d'adapter en fonction de leur patient. Si celui-ci a un diabètediabète d'apparition récente et est motivé pour suivre une diète low-carb, cela peut s'avérer pertinent de la mettre en place sous contrôle médical et de rester attentif à l'évolution de la pathologiepathologie. Pour les patients plus réfractaires, il vaut peut-être mieux miser sur une alimentation équilibrée de type méditerranéen en privilégiant les glucides à faible index et charge glycémique.