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    Photo d'une otarie à fourrure du Cap. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0

    Photo d'une otarie à fourrure du Cap. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0

    Otarie à fourrure du Cap (Schreber 1775) - Arctocephalus pusillus

    • Ordre : Carnivora
    • Sous-ordre : Caniformia
    • Famille : Otariidae
    • Genre : Arctocephalus
    • Taille : 1,80 à 2,30 m
    • Poids : 200 à 350 kgkg
    • Longévité : 20 à 25 ans

    Statut de conservation UICNUICN : LC Préoccupation mineure

    Description de l’otarie à fourrure du Cap

    L'otarie à fourrure du Cap, également appelée otarie à fourrure brune, est la plus grande des espèces d'otaries. La couleurcouleur du pelage varie des teintes grisées au brun foncé et s'éclaircit sur la partie ventrale. La tête est large et le museau pointu au neznez retroussé ou aplati. Les vibrisses sont longues et courbées vers l'arrière. Les nageoires antérieures, longues et effilées lui permettent de se dresser tandis que la nageoire anale divisée en deux segments sert à la propulsion. Mâle et femelle présentent un dimorphisme sexuel. Le mâle peut atteindre le double du poids de la femelle qui est plus élancée.

    Otarie à fourrure brune femelle. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0

    Otarie à fourrure brune femelle. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0

    Habitat de l’otarie à fourrure du Cap

    L'otarie à fourrure du Cap, Arctocephalus pusillus pusillus, se trouve principalement en Afrique du Sud et sur la côte namibienne ou sur les îles avoisinantes. Une sous-espèce, Arctocephalus pusillus doriferus fréquente les côtes sud et sud-est de l'Australie et la Tasmanie. Généralement les colonies s'établissent sur les littoraux rocheux, récifs ou plages de galets, mais on en trouve sur les plages de sablesable, ce qui est le cas de la plus vaste concentration d'otaries du monde, à Cape Cross sur la côte des Squelettes (SkeletonSkeleton Coast) en Namibie.

    Groupe d'otarie à Cape Cross. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0

    Groupe d'otarie à Cape Cross. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0

    Comportement de l’otarie à fourrure du Cap

    L'otarie à fourrure du Cap est sociable et grégairegrégaire. Elle passe le plus clair du temps dans l'eau mais ne s'éloigne guère du rivage, sauf pendant la période de reproduction. Très à l'aise dans l'eau, l'otarie peut plonger jusqu'à plus de 200 mètres de profondeur et rester en apnéeapnée environ sept minutes. Les colonies peuvent atteindre plusieurs milliers d'individus, et celle de Cape Cross en Namibie dépasse les 100.000 individus. Cette concentration est difficilement supportable sur le plan de l'odeur... L'otarie à fourrure du Cap se déplace et chasse dans l'eau en petits groupes et voyage d'une colonie à l'autre, sans que des frontières soient définies entre elles. Les principaux prédateurs du pinnipède sont le chacalchacal à dosdos noir et l'hyène brune sur la terreterre ferme, qui s'en prend aux jeunes, et le grand requin blancgrand requin blanc ou l'orqueorque dans le milieu marin. 

    Otarie à fourrure se reposant. © Robert Raderschatt, domaine public

    Otarie à fourrure se reposant. © Robert Raderschatt, domaine public

    Reproduction de l’otarie à fourrure du Cap

    La saisonsaison de reproduction de l'otarie à fourrure burne débute à la mi-octobre. Le mâle cesse de s'alimenter pendant toute la duréedurée de la recherche d'un territoire et de la parade nuptiale. Il se constitue un harem qui peut compter jusqu'à 28 femelles. Mais la moyenne est de 10. La femelle otarie à fourrure du Cap est capable de différer l'implantation de l'embryonembryon pendant quatre mois, jusqu'au sevragesevrage du jeune de l'année précédente qu'elle allaite encore. La gestationgestation dure une soixantaine de jours. À la naissance, le jeune mesure entre 60 et 70 cm et pèse de 4,5 à 7 kg. Elle nourrit son petit en permanence pendant huit semaines puis le délaisse pendant une quinzaine de jours pour aller se nourrir en mer. Durant cette période, le jeune est regroupé dans des nurseries, et vit sur ses réserves. Ce dernier commence à se risquer dans l'eau peu profonde, et à s'alimenter de nourriture solidesolide entre quatre et cinq mois. Vers sept mois il sait nager et gagne l'eau deux ou trois fois par jour. Il atteint la maturité sexuelle entre trois et cinq ans.

    Otarie à fourrure brune mâle. © JJ Harrison, CC by-SA 3.0

    Otarie à fourrure brune mâle. © JJ Harrison, CC by-SA 3.0

    Régime alimentaire de l’otarie à fourrure du Cap

    L'otarie à fourrure du Cap se nourrit essentiellement de poissonspoissons, mais les céphalopodescéphalopodes et les crustacéscrustacés entrent partiellement dans ses menus. La profondeur moyenne de ses plongées atteint 45 mètres pour des apnées de deux minutes. 

    Otarie à fourrure sous l'eau. © Tim Sheerman-Chase, domaine public

    Otarie à fourrure sous l'eau. © Tim Sheerman-Chase, domaine public

    Menaces sur l'otarie à fourrure du Cap 

    L'otarie à fourrure du Cap a longtemps été chassée pour sa fourrure, sa graisse et sa chair mais si la chasse est règlementée, le braconnage sévit encore. Des milliers d'otaries à fourrure brune périssent chaque année, victimes des filets de pêchepêche et de l'absorptionabsorption de sachets en plastiqueplastique. Les effectifs australiens sont protégés tandis que les populations africaines, par bonheur plus nombreuses, sont toujours victimes de la chasse. 

    Le saviez-vous ?

    Les quinze colonies d'otaries à fourrure du Cap présentes sur les côtes namibiennes sont supposées manger en une année, autant de poissons que les habitants de Namibie et d'Afrique du Sud réunies. Cette prédation naturelle joue en la défaveur de l'animal. En effet, les pêcheurs leur reprochent de les priver de leurs moyens de subsistance et les braconnent pour tenter de réduire leurs effectifs. 

    L'observation des populations d'otaries est un des fleurons des circuits touristiques organisés en Namibie. Mais la visite des sites de reproduction cache une horreur sans nom dont peu de touristes ont connaissance, car les méfaits qui y sont perpétrés leur sont cachés avant leur arrivée sur site. Des hommes armés de pelles finissent le travail en recouvrant les flaques de sang et de lait qui maculent le sable.

    En effet, les populations d'otaries sont victimes d'un abattage massif qui s'étend du mois de juillet à la mi-novembre. Ce massacre, car c'est un massacre, touche environ 80.000 jeunes phoques et 6.000 mâles qui sont exécutés à la batte de base-ball pour l'industrie de la fourrure et de la médecine traditionnellemédecine traditionnelle, avec la bénédiction du gouvernement namibien qui compte fournir un million de peaux à un négociant d'ici 2019 ! 

    Champ lexical : otarie à fourrure brune | arctocephalus pusillus