Après plus d’un siècle de recherche, des paléontologues ont enfin découvert le crâne de cet étrange oiseau géant ayant vécu il y a 50 000 ans dans le sud de l’Australie. Cette découverte a permis de reconstituer le portrait de Genyornis newtoni et de le placer dans la lignée des oies actuelles.


au sommaire


    C'est en 1893 qu'un paléontologuepaléontologue fait la découverte de cet étrange fossile d’oiseau. Dans le sud de l'Australie, il exhume en effet un squelette quasi complet dont la reconstitution va révéler la taille imposante de l'animal. Deux mètres de haut pour un poids estimé à 240 kilos ! La morphologie ressemble à celle d’un émeu, mais en bien plus grand. Nommé Genyornis newtoni, cette espèce d'oiseau incapable de voler aurait arpenté le continent australien il y a environ 50 000 ans. Il aurait donc côtoyé les premiers Hommes arrivés sur ce territoire.

    Le crâne, élément déterminant dans la classification phylogénétique

    Difficile cependant de placer correctement Genyornis dans l'arbre évolutif et de le rattacher, par exemple, à des espèces actuelles. Et pour cause : le crânecrâne, élément souvent déterminant permettant de relier cet individu à une lignée évolutive précise, était en très mauvais état.

    Durant plus d'un siècle, les paléontologues ont donc tenté de retrouver un crâne intact de Genyornis newtoni. Et c'est finalement une équipe de chercheurs de l'université de Flinders qui a fait la découverte tant attendue. Un nouveau squelette, agrémenté d'un crâne articulé et en bon état, a en effet été déterré dans la région du lac Callabonna. Présentée dans la revue Historical Biology, la découverte a finalement permis de rattacher Genyornis newtoni au groupe des dromornithides, le connectant ainsi aux canards, cygnes et oies modernes.

    Reconstitution numérique du crâne de <em>Genyornis newtoni. </em>© McInerney et al. 2024, <em>Historical Biology</em>, CC by 4.0 Deed
    Reconstitution numérique du crâne de Genyornis newtoni. © McInerney et al. 2024, Historical Biology, CC by 4.0 Deed

    Un bec imposant pour écraser des fruits mous

    Sur la base de ces restes fossilesfossiles, les chercheurs ont pu réaliser une reconstruction numériquenumérique de l'animal, permettant de se rendre compte de son apparence.

    <em>Genyornis newtoni</em> se nourrissait très certainement de fruits.© ARC CoE CABAH, Wikimedia Commons, cc by-sa 4.0 
    Genyornis newtoni se nourrissait très certainement de fruits.© ARC CoE CABAH, Wikimedia Commons, cc by-sa 4.0 

    La forme étrange du becbec, qui ressemble à celui des oies mais en beaucoup plus gros, laisse penser que G. newtoni se nourrissait certainement de fruits mous et de jeunes pousses, voire de plantes aquatiques.