Planter des arbres pour lutter contre le réchauffement climatique pourrait se révéler contre-productif ! Une étude suggère qu'il faudrait prendre en compte la part de rayonnement solaire réfléchi par l'atmosphère dans les projets de reboisement afin que ces derniers n'aient pas l'effet inverse de celui escompté !

 


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    La plantation d'arbres, outil classique de la lutte contre le réchauffement climatique, peut avoir l'effet inverse si elle transforme des terrains clairs, qui réfléchissent l'énergieénergie du soleilsoleil, en une forêt sombre qui l'absorbe, avertit une étude qui cartographie les lieux propices au reboisement. Les arbres, en absorbant le dioxyde de carbone, jouent un rôle primordial pour absorber les gaz à effet de serre de l'activité humaine, à l'origine du réchauffement climatique.

    Replanter des forêts sauvera-t-il la planète ? Une réponse tout en nuance avec Adrien Pages, créateur de MORFO, une startup qui plante des arbres avec des drones ! © Futura

    Mais le reboisement a aussi pour conséquence de réduire l'albédo -- le pouvoir d'une surface de réfléchir le rayonnement solairerayonnement solaire -- au maximum sur un sol enneigé et minimal pour les étendues d'eau ou de forêt.

    L'étude, publiée mardi dans la revue Nature Communications, montre que les projets de reforestation n'intégrant pas le calcul de l'albédo dans l'équationéquation surestiment de 20 à 80 % l'effet bénéfique sur le climatclimat des arbres supplémentaires plantés. « Il y a des endroits où le fait de remettre des arbres conduit à des résultats négatifs nets pour le climat », a déclaré à l'AFP Susan Cook-Patton, coautrice de l'étude.

    Il est contre-productif de vouloir planter des arbres sans prendre en compte l'effet d'albédo, d'autant que les ressources manquent : plus assez d'argent, de temps, ou de graines ! Il est donc nécessaire d'optimiser chaque hectare. © nBhutinat, Adobe Stock
    Il est contre-productif de vouloir planter des arbres sans prendre en compte l'effet d'albédo, d'autant que les ressources manquent : plus assez d'argent, de temps, ou de graines ! Il est donc nécessaire d'optimiser chaque hectare. © nBhutinat, Adobe Stock

    Des efforts de reboisement contreproductifs

    À l'heure où de nombreux pays ont promis de planter des milliards d'arbres, les cartes fournies par l'étude doivent aider les décideurs politiques à identifier les meilleurs endroits pour reboiser avec un impact maximal sur le limitation du réchauffement climatique, explique la chercheuse en restauration forestière.

    Les environnements humides et tropicaux tels que l'Amazonie et le bassin du Congo permettent un stockage élevé du carbone avec seulement de faibles réductions de l'albédo, ce qui en fait des lieux idéaux pour restaurer la couverture forestière. 

    À l'inverse, boiser des prairies et des savanes tempérées serait contreproductif, explique Mme Cook-Patton. « Nous ne voulons vraiment pas que notre travail soit une critique générale du mouvementmouvement » mondial de reboisement, insiste la chercheuse, mettant en avant les avantages indéniables pour les populations et la Planète, notamment via l'amélioration de la qualité de l'air et de l'eau.

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    « Mais nous ne pouvons pas planter des arbres partout. Nous n'avons pas assez d'argentargent, de temps, de ressources, de personnes ou de graines. Il s'agit donc de tirer le meilleur parti d'investissements limités et d'obtenir le meilleur rendement climatique par hectare d'investissement », conclut Mme Cook-Patton.