Connaître le nombre de jours de chaleur revêt une importance toute particulière sur une planète qui, comme la nôtre, se réchauffe. Or, des chercheurs révèlent aujourd’hui une erreur dans la méthode de calcul établie. Une erreur qui conduit à une sous-estimation systématique de la fréquence des jours durant lesquels les températures grimpent au-delà de la normale.


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    Notre climat se réchauffe. Globalement et en moyenne. Mais les scientifiques nous annoncent aussi que les événements météorologiques extrêmes vont devenir plus fréquents et plus intenses. Les précipitations, les cyclones ou encore les sécheresses. Plus étonnant, peut-être, les grands froids également. Mais bien sûr aussi, les canicules ou autres vaguesvagues de chaleurchaleur. Ces dernières sont réputées, au sein de la communauté des climatologuesclimatologues, être de celles des conséquences du réchauffement climatiqueréchauffement climatique les plus dangereuses pour l'humanité. Or, les scientifiques pourraient bien s'être trompés dans leurs calculs en la matièrematière.

    Le saviez-vous ? Le réchauffement climatique a été mis en évidence pour la première fois en... 1856 ! Découvrez l'histoire de la femme qui l'a démontré dans Chasseurs de Science. © Futura

    Des chercheurs de l'université de Vienne (Autriche) semblent avoir découvert une erreur dans la méthode établie pour rechercher les températures extrêmes à l'échelle de la planète. Avec pour résultat, annoncent-ils dans la revue Nature Communications, une sous-estimation systématique de la fréquence des jours de chaleur.

    Une erreur de calcul qui cache des jours de chaleur

    Pour comprendre, il faut savoir que les extrêmes de température sont généralement définis par rapport à des conditions locales et sont ensuite étendues à des périodes inhabituellement chaudes dans le monde entier. Une manière de comparer ensuite la situation de l'Europe, par exemple, et celle de l'AntarctiqueAntarctique. Des régions au climat très différent.

    Lors du calcul d'une valeur seuil de température locale, des fenêtresfenêtres temporelles dites mobilesmobiles sont souvent utilisées. Ces fenêtres visent à augmenter le nombre de jours pris en compte pour le calcul, dans le but de renforcer la signification du seuil. De nombreuses études antérieures ont donc augmenté la duréedurée de cette fenêtre temporelle, passant des 5 jours initialement recommandés à 31 jours.

    Le saviez-vous ?

    Les jours dits de chaleur correspondent aux 10% des jours les plus chauds dans une région donnée.

    Ce que les chercheurs de l'université de Vienne montrent aujourd'hui, c'est que des fenêtres temporelles aussi longues font entrer le calcul du seuil en conflit avec le cycle saisonnier. Selon les régions, cela peut conduire à une sous-estimation de la probabilité d'extrêmes. Comprenez, à une sous-estimation de la fréquence attendue des jours de chaleur.

    Image du site Futura Sciences

    L’étude menée par des chercheurs de l’université de Vienne (Autriche) montre que si une erreur dans les calculs climatiques n’est pas corrigée, les jours de chaleur seront sous-estimés jusqu’à 30 % sur 30 ans. En d’autres mots, seulement 70 % des températures extrêmes réelles sont aujourd’hui détectées dans certaines régions. © Lukas Brunner, Université de Vienne, CC by

    L’erreur diminue avec l’ampleur du réchauffement

    La péninsulepéninsule arabique et l'ouest des États-Unis seraient parmi les régions les plus impactées par le problème. Dans ces régions, les chercheurs estiment que les algorithmes ne détectent que 7 % des jours les plus chauds au lieu de 10 %. Soit une erreur relative de 30 %. Pour l'Europe, en revanche, il n'y aurait pas d'erreur en la matière.

    Les chercheurs remarquent aussi que dans le contexte de réchauffement climatique que nous vivons, la tendance de l'erreur pourrait finalement s'inverser. En effet, les régions les plus sensibles connaîtront d'ici la fin de ce siècle des températures extrêmes presque tous les jours de l'année. Ainsi, plus le réchauffement sera important, plus la sous-estimation découverte diminuera. Ce qui conduira finalement à une surestimation du signal de changement. Due au fait qu'historiquement, seulement 7 % des jours étaient décomptés comme chauds au lieu de 10 %.

    Les auteurs de l'étude proposent ainsi à leurs collègues une correction qui éliminerait presque entièrement l'erreur. De quoi permettre de mieux caractériser les changements de températures extrêmes dans le cadre du réchauffement climatique.