Pour mieux agir sur nos émissions de CO2, il faut d’abord connaître leurs origines. Y compris géographiques. C’est pourquoi des chercheurs proposent aujourd’hui une carte de l’évolution des émissions des centres urbains. Une carte qui devrait aider à mettre en œuvre des mesures d’atténuation efficaces. 


au sommaire


    Entre 1970 et 2015, partout dans le monde, la population urbaine a augmenté. En moyenne, elle a presque doublé. Mais elle a littéralement explosé dans les régions en développement ou dans les régions émergentes. Si bien qu'en 2015, près de la moitié de la population mondiale vivait dans un centre urbain. Et même plus de 20 % dans une mégapole de plus d'un million d'habitants -- représentant seulement 5 % de la surface du globe.

    Aujourd'hui, une étude reposant sur la base de donnéesbase de données Edgar -- pour Emissions Database for Global Atmospheric Research -- et sa résolutionrésolution spatiale d'environ 10 kilomètres montre comment ce mouvementmouvement d'urbanisation a joué sur nos émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres polluants atmosphériques. En 2015, les centres urbains étaient responsables d'un tiers des gaz à effets de serre anthropiques présents dans l'atmosphère et de la majorité des polluants.

    Ici, l’évolution des émissions de CO<sub>2</sub> des centres urbains dans le monde entre 1970 et 2015. © Crippa et <em>al., Environmental Research Letters</em>
    Ici, l’évolution des émissions de CO2 des centres urbains dans le monde entre 1970 et 2015. © Crippa et al., Environmental Research Letters

    Des émissions en baisse dans les pays industrialisés

    En élargissant la définition des zones urbaines pour inclure les banlieues, environ 50 % des émissionsémissions mondiales ont lieu sur environ 1 % de la surface de la Planète. Si l'on s'intéresse à toutes les zones urbaines et pas seulement les centres urbains, le chiffre monte à 70 à 80 % des émissions mondiales. La seule exception concerne l'ammoniacammoniac (NH3) -- issu notamment des déjections animales et des engrais azotés --, émis à plus de 50 % dans les zones rurales.

    Mais déjà, les émissions ont diminué dans les pays industrialisés. En raison de l'amélioration de l'efficacité énergétique et de la mise en œuvre de nouvelles technologies et de mesures d'atténuation -- mais aussi, il faut le dire d'une certaine désindustrialisation --, notamment. Ainsi, les pays à revenus élevés semblent avoir réussi à découpler les émissions de leurs centres urbains de leur croissance économique. Et des mesures d'atténuation des émissions très ciblées géographiquement semblent pouvoir permettre d'atteindre les objectifs de diminution, à la fois des impacts sur le climat et sur la santé humaine.