Cet été, les tempêtes tropicales seront nombreuses et plus puissantes que la moyenne. C’est ce qu’ont annoncé officiellement les prévisionnistes de la NOAA, précisant que l’accalmie de 2006 restera exceptionnelle.

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    « Pour 2007, nous prévoyons une haute probabilité d'une saison d'ouragans plus forts que la moyenne ». Gerry Bell, qui dirige l'équipe de prévisionnistes chargée des tempêtes tropicales à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric AdministrationNational Oceanic and Atmospheric Administration), résume ainsi son dernier rapport, rendu public il y a quelques jours.

    L'équipe prévoit 13 à 17 ouragans et, parmi eux, entre 7 et 10 génèreront des vents de 180 kilomètres à l'heure ou plus. Pour 2006, les prévisions étaient du même ordre et la réalité est restée heureusement bien en deçà. Les estimations de cette année seront-elles plus fiables ? Oui, affirment les experts car il y a une explication à l'accalmie de 2006 : El NiñoEl Niño (qui survient peu après Noël, d'où le nom, qui désigne l'enfant Jésus) est apparu plus tard que d'habitude. Ce phénomène atmosphérique de grande ampleur se produisant certaines années sur l'océan Pacifique et caractérisé par de forts vents du sud-est, empêche les remontées d'eaux froides le long de la côte ouest des Amériques. Ces eaux de surface plus chaudes ont pour effet d'atténuer l'ampleur des mouvementsmouvements cycloniques au-dessus de l'Atlantique.

    Les prévisions de la NOAA pour l’été dans l’Atlantique nord ne sont pas très gaies : sur 13 à 17 à 17 tempêtes, 7 à 10 deviendront des ouragans dont environ 4 (plus ou moins 1) seront de grande ampleur. Au total, les trois quarts de ces événements seront au-dessus de la moyenne et seulement 5 % au-dessous. Crédit : NOAA

    Les prévisions de la NOAA pour l’été dans l’Atlantique nord ne sont pas très gaies : sur 13 à 17 à 17 tempêtes, 7 à 10 deviendront des ouragans dont environ 4 (plus ou moins 1) seront de grande ampleur. Au total, les trois quarts de ces événements seront au-dessus de la moyenne et seulement 5 % au-dessous. Crédit : NOAA

    Une tendance lourde

    Cet épisode d'El Niño, qui dure en général un an et demi, est actuellement en train de s'éteindre et sera suivi par sa contrepartie baptisée, par opposition, La NiñaLa Niña. Cette fois, les eaux du Pacifique vont se refroidir par remontées d'eaux profondes (un phénomène appelé upwelling et qui favorise la croissance planctonique, donc le développement des populations de poissonspoissons, pour la plus grande satisfaction des pêcheurs). Il n'y aura plus d'eau chaude de surface sur le Pacifique pour tempérer les ouragans atlantiques.

    Les prédictions, concluent les météorologistes de la NOAA, ont donc peu de chances d'être sous-évaluées. La situation sera nettement plus proche de celle de 2005, une année à fortes tempêtes dans la mer des Caraïbes, dont la tristement célèbre Katrina qui a ravagé La Nouvelle Orléans.

    Cette tendance à l'augmentation de la puissance et du nombre des tempêtes tropicales s'observe depuis des années. Outre l'effet aggravant de La Niña en provenance du Pacifique, les causes du phénomène viennent de l'Atlantique. « Depuis 1995, poursuit Gerry Bell dans Nature, la température de l'eau a augmenté au large des côtes africaines, là où naissent les tempêtes tropicales de l'Atlantique nord. Ce qui donne plus d'énergieénergie pour les faire croître. »