Les forêts vivent. Elles évoluent. C’est dans leur nature. Mais le changement climatique anthropique les affecte durement. Jusqu’à leur faire perdre leur résilience. Leur capacité à se relever après une perturbation. Ce n’est pas du tout une bonne nouvelle.


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    41 millions de kilomètres carrés : c'est la surface de terre que les forêts recouvrent encore. Soit environ 30 % des surfaces émergées. Mais depuis quelques décennies, les forêts souffrent. Des tempêtes de plus en plus violentes, des agents pathogènespathogènes de plus en plus nombreux et virulents, des feux de forêt hors normes, des opérations de déforestation. Seront-elles capables de résister, de se remettre de toutes ces perturbations, de se relever ?

    C'est la question que s'est posée une équipe internationale de chercheurs. Parce que les forêts jouent un rôle capital dans la régulation du climat. Elles absorbent ainsi environ un tiers de nos émissionsémissions de carbonecarbone. Elles participent aussi à la régulation des flux d'eau, à la protection des sols et à la conservation de la biodiversité. Évaluer leur résiliencerésilience semble donc particulièrement important.

    Des études ont déjà montré que l'augmentation des températures et la baisse de l'humidité, le tout sous l'effet du changement climatique anthropique, pourraient rendre difficile la survie de certaines forêts. Cette fois, les chercheurs sont allés un peu plus loin. Ils se sont demandé si ces bouleversements pourraient dégrader la capacité des forêts à résister à des attaques plus ponctuelles. De type inondationsinondations, ravageurs, sécheressessécheresses ou pollution. Des attaques naturelles tout aussi bien qu'anthropiques donc.

    Les chercheurs ont travaillé sur une quantité astronomique de données satellitaires. Des données recueillies sur vingt ans, entre 2000 et 2020. C'est un algorithme d'apprentissage automatique qui les a aidés à passer ces données au crible.

    Le changement climatique met les forêts à l’épreuve

    La résilience d'une forêt, les chercheurs l'ont définie comme sa capacité à se relever après un événement perturbateur. Comment savoir si tel est le cas ou non ? Selon eux, lorsque la forêt se transforme en quelque chose d'autre -- comme la savane --, lorsqu'elle change d'état, c'est le signe que la perte de résilience est totale, que le point de basculement est atteint. Avant cela, la forêt commence par perdre en productivité.

    Il y a quelques années déjà, des chercheurs de l’université de l’État du Colorado (États-Unis) avaient étudié comment le changement climatique affecte la régénération des arbresarbres après un feufeu de forêt. Ils avaient travaillé sur 1.500 sites répartis dans cinq États des États-Unis. Ils avaient observé une diminution significative de la régénération des arbres entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. En à peine plus de vingt ans, les forêts semblaient devenir moins résilientes aux incendies. Plus récemment, des études révélaient que le taux de mortalité des arbres en Europe grimpait en flèche ou encore que la forêt amazonienne était proche d'un point de non-retour.

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    La forêt amazonienne est au bord de la rupture

    Cette fois, les résultats de l'analyse à l'échelle de la Planète montrent que plus de la moitié de toutes les forêts du monde -- qu'elles soient gérées ou « intactes » -- présentent des signes d'une diminution de leur résilience. Ce sont notamment les forêts tropicalesforêts tropicales, arides et tempérées. En cause, à la fois, les limitations en eau de plus en plus fréquentes et la variabilité du climat.

    Cependant, le réchauffement climatiqueréchauffement climatique semble avoir un effet positif sur la résilience de certains arbres. Ceux des forêts boréalesforêts boréales, dans les latitudeslatitudes septentrionales, bénéficient apparemment du réchauffement et d'une certaine « fertilisation » par nos émissions de dioxyde de carbone (CO2).

    Des travaux inquiétants à l'heure où certains comptent sur les puits de carbonepuits de carbone que constituent les forêts pour nous aider à lutter contre le réchauffement climatique. Mais d'autres études devront le confirmer. En attendant, les chercheurs suggèrent que, pour atténuer l'impact du changement climatique anthropique sur la résilience des forêts, il faudra à l'avenir promouvoir la diversité des espècesespèces d'arbres.

    Année internationale des forêts

    Forêt tropicale primairePaysage de la Taïga en russieForêt d'eucalyptus en AustralieForêt de RambouilletDanemark  : Grib forestMadagascar  :  Spiny forestItalie  : Forêt de CansiglioNouvelle Zélande  : Réserve ParaparaumuPanama : Parc international La AmistadAllemagne : Forêt de Urwald SababurgPays de Galles : forêt de Llyn CrafnantForêt de BelouveUne forêt tropicale -  Mexico, MexiqueForêt de HohSitka National Historic Park, AlaskaForêt de pins sylvestreInflorescences mâles de pin sylvestreForêt Pays-BasForêt en Espagne
    Forêt tropicale primaire

    L'humidité est forte et favorise la pousse des épiphytes, ces plantes qui poussent sur n'importe quoi, arbresarbres, rocs ou fils électriquesfils électriques. Au sol, la lumièrelumière est plus rare, ce qui convient bien aux fougèresfougères. Il fait chaud. Nous sommes dans une forêt tropicaleforêt tropicale

    © Mrs Brown, Pixabay, DP