Les paléontologues qui l'ont étudié sont unanimes : ce dinosaure est « le fossile le plus impressionnant qu'ils aient jamais vu ». Découvert il y a six ans, ce nodosaure est en effet étonnamment bien conservé et sa description en mai 2017 a fait sensation. On pourrait penser qu'il est mort il y a seulement quelques jours. Les détails de ses écailles, les pointes et même ce qui pourrait être les restes d'un repas sont encore bien visibles, plus de 110 millions d'années après sa disparition.
Article publié le 16 mai 2017
« À première vue, les blocs gris assemblés ressemblent à une sculpture de dinosaure longue de 2,7 mètres, écrit Michael Greshko dans son article à paraître dans le numéro de juin du National Geographic américain. Une mosaïque d'armures osseuses recouvre son cou et son dos, et les cercles gris décrivent des écailles individuelles. Son cou se courbe gracieusement vers la gauche, comme s'il allait atteindre une plante savoureuse. Mais ce n'est pas une sculpture réaliste. C'est un véritable dinosaure, pétrifié du museau aux hanches. Plus je le regarde, plus il paraît stupéfiant. »
Le reporter a pu assisté aux derniers préparatifs de ce fossile hors normes dans les locaux du laboratoire du Royal Tyrrell Museum, situé dans les Badlands de l'Alberta, au Canada, avant son exposition au public. Il s'agit d'une nouvelle espèce de nodosaure, un type d'ankylosaure.
Rencontre avec un dragon
Après avoir passé environ 110 millions d'années dans le ventre de la Terre enfermé dans la roche -- il s'agit du plus vieux dinosaure découvert à ce jour dans cette région --, l'animal a retrouvé la lumière il y a six ans, le 21 mars 2011, grâce à Shawn Funk et son excavatrice. L'homme travaillait alors dans une fosse de la grande mine Millenium (à 27 km de Fort McMurray, Alberta, et 676 km du musée), pour extraire des sables bitumineux, vestiges putréfiés d'organismes vivants.
Dans cette masse, un bloc plus résistant et dense a attiré son attention. Lui et son superviseur s'attendaient à découvrir des morceaux de bois ou de troncs fossilisés, voire des côtes, comme cela peut arriver, mais certainement pas « à rencontrer un dragon ».
Bien qu'en partie brisé, l'ensemble très bien conservé du corps prisonnier des roches offre aux paléontologues un aperçu très impressionnant de ce puissant herbivore cuirassé qui vivait au milieu du Crétacé. Emballés délicatement et acheminés au musée, les blocs ont ainsi passé ces cinq dernières années, pas moins de 7.000 heures, entre les mains d'experts pour leur restauration et leur étude. Presque millimètre par millimètre, grain par grain, le préparateur de fossiles Mark Mitchell et son équipe ont dégagé la peau et les os de la roche...
À le voir ainsi, on pourrait penser qu'il va bouger. Les paléontologues ont confié au journaliste qu'avoir « un tel niveau de fossilisation est aussi rare que de gagner au loto ». Aussi, on peut dire qu'ils ont gagné le gros lot. Ce ne sont pas que des os ou des dents (d'ailleurs, les tomodensitogrammes ont du mal à faire parler le squelette) qu'ils ont examinés mais aussi sa peau, ses écailles et leurs pointes, les crevasses de ses yeux, les narines et même des restes de repas dans son intestin, le tout sans presque aucune déformation. « Le dinosaure est si bien conservé qu'il aurait pu marcher il y a quelques semaines » commente le paléontologue spécialiste de la pigmentation animal Jakob Vinther.
Qu’est-il arrivé à ce dinosaure ?
Même s'il ressemble un peu à nos tatous modernes, le nodosaure pétrifié est décrit plutôt comme le rhinocéros de l'époque : un grand herbivore armé de cornes de 50 cm de long sur ses épaules (voir illustration ci-dessous). Contrairement à ses cousins ankylosaures, il n'a pas de massue au bout de sa queue pour assommer les prédateurs. Le spécimen, qui a péri il y a entre 110 et 112 millions d'années, mesurait 5,5 m de long et devait peser près de 1.400 kg.
Après enquête, les chercheurs pensent que l'animal est mort noyé dans une rivière, probablement lors d'une brusque inondation. Le paysage où il vivait était bien différent de celui des plaines du Canada aujourd'hui tourmentées par les vents. L'endroit ressemblait davantage au sud de la Floride, rappellent-ils. Une chaleur humide régnait et les marécages étaient entourés de forêts de conifères et de fougères.
Selon leur scénario, sa dépouille qui flottait a été emmenée jusqu'à la mer où, une semaine après sa mort, son ventre qui était gonflé, a explosé, l'entraînant alors jusqu'au fond. Les boues et les minéraux l'ont couvert et empli, lui assurant une conservation presque pour l'éternité... Heureux concours de circonstances pour les chercheurs qui l'examinent aujourd'hui. Une deuxième vie pour la plus grande joie des chercheurs qui s'attachent à recomposer son passé, bien conscients qu'il faudra encore « des années sinon des décennies pour tout comprendre ».
À présent, l'animal pétrifié est prêt à rencontrer le public. Une gloire post-mortem l'attend.
- Découvert dans une mine aux Canada, ce squelette de nodosaure est remarquablement conservé.
- Il est probablement mort noyé il y a 110 millions d'années.
- L'étude de sa peau et de ses écailles est une aubaine pour les paléontologues.
Le dilophosaure ou Dilophosaurus, présent dans le film Jurassic Park Vous n’auriez jamais aimé croiser un dinosaure du genre dilophosaure, ou Dilophosaurus. Vous auriez vu ce « lézard à deux crêtes » en Chine ou en Arizona (États-Unis) au début du Jurassique, entre 205 et 185 millions d'années avant notre ère. Vous l'avez d'ailleurs peut-être déjà vu dans le film Jurassic Park de Steven Spielberg (1993). Il y porte une membrane rétractile au cou similaire à celle du lézard à collerette et peut envoyer un venin aveuglant. Il est très vraisemblable qu'il vous aurait tué à l'aide des griffes qu'il portait aux pattes avant et arrière. Vous n’auriez pas vraiment apprécié ! © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
Le spinosaure, ou Spinosaurus, un dinosaure de taille Vous n’auriez jamais aimé croiser un spinosaure, ou Spinosaurus. Ses dents coniques pouvaient dévorer des poissons mais également de jeunes dinosaures (un Homme peut aisément faire penser à une jeune proie, n’en doutez pas). Un museau retrouvé a permis d’estimer sa taille : entre 16 et 18 mètres pour un poids de 11 tonnes ! Cela en ferait le plus grand dinosaure carnivore connu et le plus grand prédateur terrestre. Aïe ! © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
Le tarbosaure, ou Tarbosaurus, au sommet de la chaîne alimentaire Vous n’auriez jamais aimé croiser un tarbosaure, ou Tarbosaurus, et sa tonne de chair fraîche prête à vous dévorer. Il était au sommet de la chaîne alimentaire et se nourrissait de grands dinosaures. Vous auriez adoré sa mâchoire inférieure au mécanisme unique de verrouillage ainsi que ses dizaines de dents acérées… mais vous n’auriez certainement pas eu le temps de les compter ! © Courtesy of Jon Hughes and Russell Gooday, www.pixel-shack.com
Le Deinonychus, un petit dinosaure aux griffes terrifiantes Vous n’auriez jamais aimé croiser un Deinonychus. Son nom signifie « griffe terrifiante », ce qui fait froid dans le dos. Son deuxième orteil était équipé d’une griffe géante, en forme de faucille. On pense qu’elle était rétractée pendant qu’il marchait. Il était cependant petit, au maximum 3 m de longueur pour une hauteur d'environ 1 m 70. Vous auriez eu le loisir d’y penser pendant qu’il vous aurait agrippé ! © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
Le carnotaure, ou Carnotaurus Vous n’auriez jamais aimé croiser un carnotaure, ou Carnotaurus, car son nom signifie « taureau carnivore ». De quoi faire déjà très peur. Même s’il est considéré de taille moyenne, ce dinosaure mesurait tout de même 7,5 à 9 mètres de long et faisait deux fois votre taille en hauteur. Ses 1.000 à 1.600 kilos se seraient jetés sur vous. En effet, il n’avait pas de bras assez long pour vous attraper. Vous seriez donc mort dans d’horribles souffrances. © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
L'abelisaure, ou Abelisaurus, un carnivore bipède Vous n’auriez jamais aimé croiser un abelisaure, ou Abelisaurus. Ce carnivore bipède possédait des arêtes rigides sur le sommet du crâne. On n’a d’ailleurs retrouvé qu’un seul crâne de ce spécimen, qui a permis d’établir qu’il mesurait 7 à 9 mètres de long. Le crâne en question mesurait tout de même 85 centimètres de long, assez pour nous tenir tête ! © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
Le giganotosaure, ou Giganotosaurus, l'un des plus grands carnivores terrestres Vous n’auriez jamais aimé croiser un giganotosaure, ou Giganotosaurus car c’est l’un des plus grands carnivores terrestres connus. Le plus grand retrouvé mesurerait 14 mètres et pèserait 8 tonnes. On pourrait aujourd’hui se servir de son crâne comme d’une baignoire : il mesurait 1,95 mètre. Quant à ses dents, il s'agissait de véritables poignards de 20 centimètres ! Sauve qui peut ! © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
L'acrocanthosaure, ou Acrocanthosaurus, l'un des plus grands théropodes Vous n’auriez jamais aimé croiser l’acrocanthosaure, ou Acrocanthosaurus, parce qu’il est l’un des plus grands théropodes ayant jamais existé. Le plus grand spécimen retrouvé mesurait 11,5 mètres du bout du nez au bout de la queue. Vous n’auriez pas non plus apprécié ses 6 ou 7 tonnes. Sa tête à elle seule mesurait presque la taille d’un homme allongé. © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
Le vélociraptor et sa griffe rétractile Vous n’auriez jamais aimé croiser un vélociraptor car il aurait pu vous dévorer grâce à sa puissante mâchoire portant environ 80 dents acérées. Il mesurait environ 1,5 mètre de longueur et 0,5 mètre de hauteur. Il pesait dans les 15 kilogrammes. Il aurait également été capable de vous poignarder grâce à sa griffe rétractile qui peut se positionner presque à la verticale. Courez ! © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com
L'allosaure, ou Allosaurus, un effrayant prédateur Vous n’auriez jamais aimé croiser un allosaure, ou Allosaurus, parce que ce prédateur bipède vous aurait déchiqueté allègrement avec ses longs bras munis de trois doigts fourchus. Remarquez qu’il aurait pu faire autrement en vous dévorant avec ses dents aiguisées. Qu’auriez-vous préféré ? © Courtesy of Jon Hughes, www.pixel-shack.com