« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce nouvel épisode, mettons-nous en selle pour rencontrer un animal qui partage depuis longtemps la vie des Hommes : le cheval.


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    Un chuchoteur. Vous savez ce que c'est ? Un chuchoteur, ce n'est pas un scientifique. Pour lui, pas de protocoleprotocole expérimental précisément établi, pas d'étude rigoureuse. Seulement des observations personnelles. Sa pratique de l'animal et de sa nature. L'animal ? Le cheval, en fait. Parce que oui, c'est bien ça, un chuchoteur, c'est un homme qui murmure à l'oreille des chevaux. Comme dans le film de Robert Redford.

    Et pas seulement dans le film, mais aussi dans la vraie vie, un chuchoteur travaille généralement avec des chevaux blessés - au cours d'un accidentaccident ou par de mauvais traitements. Son objectif : rééduquer ses équidés à grand renfortrenfort de douceur !

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    Pourtant, ce n'est pas parce que le chuchoteur n'est pas un scientifique qu'il ne s'appuie pas sur les résultats produits par les éthologues, ces chercheurs qui étudient le comportement animal. Et par exemple, sur des travaux s'intéressant à la perception que les chevaux ont des sons qu'ils reçoivent. Parce qu'il semblerait bien que les chevaux, qu'ils soient domestiques ou sauvages - comme les chevaux de Przewalski -, sont capables de faire la différence entre des sons chargés positivement et des sons chargés négativement. Lorsqu'ils leur arrivent d'autres chevaux, proches ou non, ou même d'humains - y compris d'humains inconnus.

    Comment c'est possible ? Il y a sûrement une part due à la domestication. Parce que le contact prolongé et étroit avec les humains a pu aider les chevaux à réussir à interpréter leurs émotions. Et parce que ce sont peut-être les chevaux les plus réceptifs, justement, qui ont été sélectionnés au fil des siècles. Mais ce qui permet aux chevaux de se comprendre entre eux, c'est bien plus vraisemblablement une question d'évolution et de biologie commune.

    La façon dont nous parlons aux animaux a de l’importance

    Ainsi, comme les chuchoteurs le supposent depuis longtemps, les chercheurs ont montré que les chevaux sont sensibles aux émotions dont nous chargeonschargeons notre voix. Lorsque nous leur parlons. Mais aussi lorsque nous parlons simplement à proximité d'eux. Et ce sont bien les sons qui importent. Absolument pas la signification que nous, humains, leur associons. Pour s'en assurer, les éthologues ont travaillé sur une sorte de charabia sans aucune valeur significative.

    Parfois, les chevaux semblent même être victimes d'une certaine contagion émotionnelle. Ils adoptent les attitudes qui correspondent à l'émotion exprimée par l’humain. De là à dire que les chevaux éprouvent de l'empathieempathie, il n'y a qu'un pas - que les chercheurs ne souhaitent malgré tout pas encore franchir. D'autres travaux devront être menés pour le confirmer. Et découvrir peut-être que les chevaux ont une vie émotionnelle riche et un niveau de conscience que l'on ne leur soupçonnait pas.

    Voilà en tout cas qui confirme, par des expériences scientifiques, un savoir empirique transmis depuis des siècles de chuchoteur en chuchoteur. S'adresser à des chevaux de manière calme et apaisée contribue à leur bien-être au quotidien. Et cela confirme une fois de plus également que le cheval n'est pas si bête. Qu'il jouit au moins d'une belle dose d'intelligenceintelligence émotionnelle !