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    Les deux premières années du Fonds chaleur, mis en place en décembre 2008, ont confirmé l'intérêt des collectivités et des entreprises pour les installations biomassebiomasse de grande taille. Dans le même temps, les ventes d'appareils domestiques reculaient. Bilan de la filière.

    La biomasse, source d'énergie. © Sergey Nivens, Pixabay, DP
    La biomasse, source d'énergie. © Sergey Nivens, Pixabay, DP

    Bilan du Fonds chaleur

    En 2009 et 2010, le Fonds chaleur a permis de financer plus de 1 100 projets d'installations visant à produire un total de 490 000 tep/an (tonnes d'équivalent pétrole). La biomasse a représenté 70 % des investissements (source Syndicat des énergies renouvelables, colloque du 01/02/2011). Mais l'année 2011 a mal débuté pour les exploitants de la cogénérationcogénération avec une nouvelle diminution de 3,6 % de l'obligation d'achat d'électricité (décret du 30/01). Face aux inquiétudes exprimées, le ministère de l'Énergie a revalorisé les tarifs en mai 2011 pour l'électricité produite à partir de biogazbiogaz : 20 €/kW contre 15,2 €/kW précédemment. En octobre de la même année, autorisation a été donnée d'injecter dans les réseaux de gaz naturelgaz naturel du biogaz issu de la méthanisationméthanisation des déchetsdéchets urbains, agricoles, industriels. Tarifs d'achats entre 4,5 et 12,5 €/kWh pour un débitdébit inférieur ou égal à 60 m3/h. Au terme de ses deux premières années d'existence, le Fonds chaleur a réalisé près de 10 % de l'objectif de production fixé pour 2020. Dans son dossier « bilan et perspectives » de mars 2011, l'AdemeAdeme estime que le décollage a réussi. Reste à consolider le dispositif pour en assurer la pérennité.

    Bilan du marché du chauffage bois domestique

    Le marché du chauffage boisbois domestique présente un bilan en dents de scie. L'apparition du crédit d'impôtcrédit d'impôt en 2005 a considérablement dynamisé les ventes. Année record 2006 avec plus de 519 000 appareils vendus. Depuis, les résultats font du yoyo. De l'aveu des professionnels, les coups de rabot successifs subis par le crédit d'impôt freinent les investissements des ménages. Les insertsinserts et foyers fermésfoyers fermés, qui constituaient le gros des ventes jusqu'en 2008, sont aujourd'hui dépassés par les poêles. Ces derniers représentent le seul poste en progression et grâce à eux, la décroissance a été relativement maîtrisée : - 3,3 % fin 2010 (source Observ'Er, synthèse de juin 2011). La crise économique incite les professionnels à la prudence. Point positif : la montée en puissance des produits labellisés Flamme Verte. Le parc ancien devra accélérer son renouvellement et c'est bon pour l'environnement.

    Nombre d'appareils vendus en France selon les années. © DR
    Nombre d'appareils vendus en France selon les années. © DR

    Pour que le chauffage à biomasse s'inscrive dans le développement durable, le bon sens commande aux particuliers de choisir un combustible disponible localement. C'est le plus sûr moyen d'assurer des approvisionnements réguliers et, en limitant les acheminementsacheminements, de réduire les émissions de CO2. Beaucoup insistent sur la nécessité de développer davantage la biomasse ligneuse d'origine agricole, afin d'alléger la pressionpression croissante sur la ressource forestière et le bois d'industrie. Les stratégies mises en place sont-elles à la hauteur des enjeux ? Si la volonté existe d'instaurer une saine complémentarité entre les différentes filières, tous les espoirs sont permis. À l'inverse, une concurrence effrénée nuirait à la qualité et, plus grave encore, conduirait à une rupture des équilibres agricoles locaux. Avec les conséquences que l'on peut deviner.