La rénovation thermique d'un bâtiment résidentiel, immeuble ou maison, signifie pour ses occupants de s'engager dans un long et très coûteux processus. Des chercheurs britanniques se sont donc intéressés aux économies d'énergie liées à l'isolation d'un logement ancien. La conclusion de leur étude n'est pas tout à fait celle attendue…
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Des chercheurs de Cambridge se sont intéressés de près aux économies d'énergieénergie réalisées à la suite de l'isolation d'une passoire thermique. Éffectuée en Grande-Bretagne, leur étude révèle que les bénéfices liés à l'isolation d'un logement de ce genre s'avèrent... plutôt éphémères.
Plus communément appelés « passoires thermiques », les logements mal isolés entraînent des pertes et des dépenses importantes d'énergie. L'une des solutions les plus souvent plébiscitées consiste à isoler l'habitat, par exemple en s'attaquant aux combles ou en épaississant les murs creux. Mais, selon cette étude publiée dans la revue Energy Economics, les bénéfices énergétiques que l'on peut tirer de ces mesures peuvent s'avérer aussi minces que les cloisons où l'airair s'infiltre ou dont il s'échappe.
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheuses de l'université de Cambridge ont mené l'enquête auprès de 55 154 ménages situés en Angleterre et au Pays de Galles entre 2005 et 2017. L'objectif était d'évaluer l'efficacité énergétique de ces foyers isolés thermiquement, en se basant sur la consommation de gaz des habitants.
Travaux d'isolation à durée de vie… limitée
À première vue, les résultats sont encourageants puisqu'ils indiquent des réductions significatives de la consommation de gaz résidentiel des ménages un an après l'intervention d'isolation thermique. Mais ces bénéfices semblent avoir une duréedurée de vie limitée qui se résume à quelques années. « Les économies d'énergie réalisées grâce à l'installation d'une isolation des combles disparaîtraient deux ans après et quatre ans après pour l'isolation des murs creux », précisent les chercheuses qui ont dirigé les travaux.
« Il convient de souligner que l'impact de l'adoption de ces mesures varie considérablement en fonction du niveau de privation des zones dans lesquelles se trouvent les ménages et de l'existence de vérandas dans les ménages », ajoutent ces dernières.
En France, plus de 7 millions de logements sont considérés comme des passoires thermiques, selon des estimations de l'Observatoire national de la rénovationrénovation énergétique (ONRE). Depuis le 1er janvier 2023, les logements classés G+, considérés comme « très énergivores », sont interdits à la location en France. Deux ans plus tard, tous les logements à l'étiquetage G seront également soumis à cette interdiction. Une mesure qui devrait également s'étendre aux logements classés F en 2028, puis aux logements classés E en 2034.