Deux études publiées coup sur coup par l’ADEME se rejoignent sur l’impact majeur des smartphones sur l’environnement et de la nécessaire montée en puissance du reconditionnement.


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    Ce n'est pas un scoop : le numérique occupe une part grandissante de notre quotidien. Dans ce domaine, les Français sont en tête de peloton avec quinze équipements connectés par personne contre huit en moyenne dans le monde. Le problème, c'est leur impact environnemental, et notamment des terminaux, surtout les smartphones. Selon une étude menée conjointement par l’ADEME et l’Arcep, ils seraient en effet responsables de 60 à 90 % de l'empreinte du numérique en France, 90 % en ce qui concerne l'épuisement des ressources. « Il semblerait que nous soyons en train de passer d'une dépendance aux énergies fossiles à une dépendance aux ressources abiotiquesabiotiques et qu'une concurrence insoutenable entre société des énergies renouvelablesénergies renouvelables et du numérique se dessine », souligne l'ADEMEADEME.

    Les impacts sur l’ensemble du cycle de vie

    L'étude est issue d'une mission confiée à l’ADEME et l’Arcep par le ministère de la Transition écologique et le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance pour mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et à identifier des leviers d'actions et des bonnes pratiques pour la réduire. Le choix a été fait d'une approche sur le cycle de vie pour mesurer l'empreinte environnementale depuis l'extraction de matièrematière jusqu'à la fin de vie du produit. Plus que la simple, quoique importante consommation énergétiqueconsommation énergétique, sont pris en compte l'épuisement des ressources abiotiques (minérauxminéraux et métauxmétaux), l'empreinte carbonecarbone et les radiations ionisantes.

    Une étude s'est penchée sur l'empreinte environnementale du numérique et notamment des smartphones. © CC0, Domaine public  
    Une étude s'est penchée sur l'empreinte environnementale du numérique et notamment des smartphones. © CC0, Domaine public  

    La fabrication, source principale d’impact

    Un des enseignements majeurs de l'étude : la phase de fabrication est la principale source d'impact pour l'environnement, l'utilisation ne comptant que pour 21 %. La production d’un smartphone nécessite plus de 50 matériaux différents et l'extraction de plus de 200 kilos de matières, en plus « de la quantité importante d'énergies fossilesénergies fossiles nécessaire à leur production et à l'extraction des matériaux et métaux, dans des pays où le mix est généralement fortement carboné, comme en Chine ou aux États-Unis ». Quand on sait que près de 11 millions de smartphones ont été vendus en France entre janvier et septembre 2021 et que leur duréedurée de vie moyenne se situe entre 23 et 37 mois, il est temps d'agir.

    La solution du reconditionnement

    Parmi les pistes d'actions parues récemment dans une étude complémentaire de l’ADEME, est préconisé le rallongement de la durée de vie des smartphones « à travers la durabilitédurabilité des produits, le réemploi, le reconditionnement, l'économie de la fonctionnalité ou la réparation ». La réduction de l'impact environnemental annuel d'un smartphone reconditionné par rapport au neuf est de l'ordre de 55 à 91 % selon le remplacement des pièces et le lieu de l'opération. En plus de proposer les mêmes services, un prix beaucoup plus faible et avec un nombre de revendeurs qui se multiplient, le reconditionnement a tout pour séduire. D'ailleurs le marché a connu une hausse de 20 % en 2020 avec un Français sur cinq qui a déjà acheté un smartphone reconditionné.