Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C au-dessus des moyennes de l’ère préindustrielle, il faudra réduire notre consommation d’énergies fossiles. Oui, mais à quel point ? De manière sans précédent dans l’histoire de nos sociétés moderne, suggèrent des chercheurs aujourd’hui.


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    Pour éviter les erreurs à venir, il peut être intéressant de tirer des leçons du passé. C'est ce que des chercheurs de l’université Chalmers (Suède) nous proposent aujourd'hui. Dans l'espoir d'éclairer notre chemin vers une limitation du réchauffement climatique à +1,5 °C au-dessus des moyennes préindustrielles, ils ont analysé les périodes de déclin de l'utilisation des combustiblescombustibles fossiles à la fois dans le monde et dans plus de 100 pays au cours de ces 60 dernières années.

    Les travaux des scientifiques montrent que quelques petits pays ont pu, dans leur histoire, faire décliner fortement leurs consommations d'énergies fossiles. Leur consommation de pétrolepétrole, surtout. En la remplaçant par... du charbon ou du gazgaz. Du nucléaire aussi. En matièrematière d'émissionsémissions de gaz à effet de serre, c'est mieux. Mais ces exemples semblent trop peu pertinents pour éclairer la problématique de réchauffement climatique global. Des pays, voire des régions plus vastes ont toutefois aussi connu quelques périodes de recul des combustibles fossiles. Les chercheurs ont d'abord caractérisé ces épisodes avant de les comparer à des scénarios d'atténuation du changement climatique. Leur objectif : identifier les combinaisons de conditions qui rendent une action climatique réalisable dans des contextes particuliers.

    Au niveau mondial, l’utilisation des combustibles fossiles a toujours augmenté au fil du temps. Pour mieux comprendre, cette étude se concentre sur des cas particuliers de pays ou de régions. Et elle montre, entre autres, que l’utilisation du charbon devrait diminuer le plus rapidement si nous voulons atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Avec des scénarios sans précédent dans notre histoire. © marcin, Adobe Stock
    Au niveau mondial, l’utilisation des combustibles fossiles a toujours augmenté au fil du temps. Pour mieux comprendre, cette étude se concentre sur des cas particuliers de pays ou de régions. Et elle montre, entre autres, que l’utilisation du charbon devrait diminuer le plus rapidement si nous voulons atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Avec des scénarios sans précédent dans notre histoire. © marcin, Adobe Stock

    Des mécanisme à inventer

    Ainsi, les chercheurs rapportent qu'en Europe, les consommations, de pétrole notamment, ont déjà diminué rapidement par le passé. Dans les années 1970 et 1980. Le tout encouragé par des avancées dans les technologies concurrentes, une forte motivation à changer le système -- pour des raisons de sécurité d’approvisionnement à l'époque -- et des institutions efficaces à mettre en œuvre les changements requis. Peut-être y a-t-il des leçons à en tirer.

    Plus généralement, les chercheurs notent que le rythme auquel l'utilisation des énergies fossiles devrait diminuer pour atteindre l'objectif des +1,5 °C n'a pas de précédents dans l'histoire de nos sociétés. Même les engagements pris aujourd'hui par la plupart des pays n'ont que de rares précédents. Il va donc falloir inventer des mécanismes qui iront au-delà de notre expérience. Et des engagements actuels. En comptant sur les seules leçons que nous pourrons apprendre de quelques petits pays qui y sont parvenus par le passé.