Les États-Unis viennent de réaliser avec succès le dernier essai en vol de leur concept de missile hypersonique HAWC. Le programme est désormais suffisamment mûr pour que l’US Air Force et ses partenaires puissent développer différents modèles de véhicules hypersoniques.


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    Du côté des États-Unis, le rythme du développement des armements hypersoniques s'accélère. Après la présentation d'un concept du drone hypersonique Mayhem par l'US AirAir Force, il y a quelques semaines, la Darpa, l'organisme américain qui conduit les recherches à vocation militaire, vient d’annoncer que les tests en vol du concept de missile hypersonique HAWC se sont achevés avec succès. Ce missile Hypersonic Airbreathing Weapon Concept (HAWC), conçu par Lockheed Martin pour le laboratoire de recherche de l'US Air Force, a volé à une vitessevitesse supérieure à Mach 5 (6 174 km/h), soit cinq fois la vitesse du sonvitesse du son. Sans doute en raison des tensions actuelles avec la guerre en Ukraine et le cas de Taïwan, on ne sait pas pour autant la vitesse réelle qu'il a pu atteindre.

    Il faut dire que, dans ce domaine, les rares pays qui ont développé ce type de missile communiquent souvent sur des vitesses extrêmement élevées de façon à montrer leur maîtrise de la technologie. La Russie, qui prétend avoir utilisé un missile hypersonique Kh-47M2 Kinzhal en mars dernier lors d'une frappe en Ukraine, n'hésite pas à rappeler qu'il peut parcourir 2 000 km à une vitesse de Mach 10.

    Les États-Unis avaient aussi fait le test d'un planeurplaneur hypersonique AGM-183 Air Launched Rapid Response Weapon (ARRW) qui était propulsé à Mach 20. Mais, en réalité, cette course à l'échaloteéchalote ne signifie pas grand-chose, puisque, en matièrematière de vitesse, les missiles balistiques peuvent atteindre Mach 23 en pointe. C'est plutôt la tenue d'une vitesse élevée, associée à la manœuvrabilité de l'engin en vol, qui caractérise un missile hypersonique. Celui de la Darpa a donc pu évoluer à une vitesse très élevée et à une altitude de près de 18 300 mètres sur une distance d'environ 555 km. 

    Les laboratoires de l’US Air Force disposent maintenant de deux plateformes de véhicules hypersoniques assez matures, mais l’on reste encore loin de modèles de série opérationnels. © US Air Force
    Les laboratoires de l’US Air Force disposent maintenant de deux plateformes de véhicules hypersoniques assez matures, mais l’on reste encore loin de modèles de série opérationnels. © US Air Force

    Encore loin d’être opérationnel

    Le missile est propulsé par le moteur scramjetscramjet d'Aerojet Rocketdyne, c'est-à-dire le même statoréacteurstatoréacteur à combustioncombustion supersonique qui a été utilisé pour propulser le planeur ARRW et que l'US Air Force compte également exploiter pour son projet de drone hypersonique. Cette motorisation a été allégée au maximum grâce à la fabrication additive. Il y aurait 95 % de pièces en moins par rapport aux versions initiales de ce moteur hypersonique. C'est à peu près les seules données que l'US Air Force a dévoilées, sans doute, encore une fois, en raison des tensions actuelles. Il en fut d'ailleurs de même lors du second essai en vol de ce missile à la mi-mars.

    Dans le communiqué de presse, la Darpa, explique que, pour ce tout dernier essai, les scientifiques ont pu collecter suffisamment de données critiques pour peaufiner le développement de leur technologie et valider leur modèle. Si le programme n'est pas terminé pour autant, il permettra maintenant de créer des prototypes de missiles s'appuyant sur ce concept HAWC.

    Si l'accession à une certaine maturité dans ce programme est un sacré bond en avant, ce n'est pas pour demain que des missiles et autres engins hypersoniques seront opérationnels pour l'armée américaine. De leur côté, les Russes et les Chinois disposent déjà de ce type d'armement.