Utilisé abondamment en Ukraine, le drone suicide Switchblade 300 évolue. Son système optique et sa portée sont améliorés. Il devient encore plus simple et rapide à déployer sur le terrain. Mais cette version se destinera avant tout à l’armée américaine.


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    Depuis les premiers mois du conflit, les Américains ont fourni de nombreuses munitions rôdeuses plus communément appelées drones suicides. Ce sont notamment des Switchblade 300 et 600. Ces munitions, sortes de missilesmissiles manœuvrables et retransmettant du flux vidéo, sont redoutées par les forces russes. Les Switchblade, et notamment la version 600, sont capables de détruire un blindé. Les États-Unis auraient livré jusqu'à 700 Switchblade 300 à l'Ukraine. Ils sont un peu moins puissants, mais très utilisés et efficaces pour neutraliser des véhicules de logistique, de détection, ou des troupes au sol.

    On dit souvent que la guerre est un accélérateur de technologies et c'est certainement le cas pour AeroVironment qui produit le Switchblade. Avec cette expérience massive sur terrain de guerre, le Switchblade 300 évolue. La version précédente était le Block 10C. Elle passe maintenant au Block 20. Au programme : une plus grande endurance avec une autonomie de vol de 20 minutes, soit 5 de plus que la version précédente. Cinq minutes très utiles pour rôder un peu plus afin d'affiner l'acquisition d'une cible. Comme pour la version précédente, lors de la frappe, la charge explosive produit un effet de tir vers l'avant pour minimiser les dommages collatéraux.

    Là où d'autres drones sont conçus pour la reconnaissance, le Switchblade 300 peut flâner dans les airs jusqu'à ce qu’il vienne détruire sa cible avec son ogive intégrée. © AeroVironment

    Plus endurant, plus performant

    Sur le terrain, l'arme est dédiée aux petites unités. C'est pourquoi, elle ne pèse que 3,6 kilos afin de pouvoir être transportée et utilisée par un seul soldat. Celui-ci déploie un tube lanceurlanceur ressemblant à un mortier d'artillerie qui enferme le drone. L'opérateur dispose d'une tablette pour contrôler le vol et la frappe de la cible. L'ensemble peut être mis en place en moins de deux minutes. Le Switchblade peut également être lancé à partir d'une plateforme terrestre, d'un bateau ou d'un véhicule. Le drone n'est pas forcément à usage unique. Il peut servir au renseignement ou revenir en cas de perte de sa cible. 

    Une fois en l'airair, le Switchblade 300 Block 20 va atteindre une vitessevitesse de pointe de 160 km/h. Comme autre amélioration, on trouve aussi une liaison de données (DDL) renforcée pour éviter toute rupture de flux. De nouvelles caméras panoramiques électro-optiques et infrarougeinfrarouge (EO/IR) sont présentes. Leurs images sont envoyées en temps réel, ainsi que les renseignements comme les coordonnées GPS de la cible. Ce nouveau Swichblade 300 Bloc 20 va essentiellement bénéficier à l'armée américaine dont le stock de drones suicides a été bien entamé par l'envoi de ces centaines de Swichblade 300 aux forces ukrainiennes. Le Block 10C ne devrait plus être produit.

    Avec l'expérience ukrainienne de la guerre, les armées du monde entier ont rapidement compris l'intérêt de ces munitions rôdeuses. C'est ainsi que, dans un esprit de souveraineté vis à vis de son armement, la France compte équiper ses troupes avec des drones suicides dans le cadre des programmes Colibri et Larinae. Ces deux aéronefsaéronefs low-cost conçus pour frapper une cible dite « légère » à plus ou moins longue distance devraient être introduits massivement en 2030. Ces appareils sont cependant de conception plus classique (drone quadrirotor et aile volante). Une conception très différente du Switchblade qui est tiré tel un obus avant de déployer ses ailes afin de rôder pour aller frapper sa cible.