L'armée ukrainienne diffuse les images télétransmises par un drone américain Switchblade 300 avant qu'il atteigne sa cible, un T-72 russe, dont l'équipage se trouvait sur le char. Futura en profite pour faire le point sur ce drone rodeur tueur.


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    La guerre en Ukraine a démontré l'intérêt des drones, comme multiplicateurs de force. On parle beaucoup des TB3 Rayba qui se sont érigé une réputation de tueurs de chars russes, il y a aussi les drones dits suicides, que l'on appelle également munitions rodeuses. Parmi les nouveautés, l'Ukraine devrait maintenant être livré des Phoenix Ghost, des drones suicides américains spécialement adaptés pour les besoins des troupes ukrainiennes sur le terrain. Mais ces derniers disposent déjà d'autres drones similaires avec les Switchblade 300 - développés par AeroVironment pour l'armée américaine lors de ses opérations en Afghanistan. Sept cents exemplaires de cette munition volante auraient déjà été livrés en Ukraine.

    Les forces armées du pays viennent d'en profiter pour montrer le fonctionnement de ce drone en publiant une vidéo virale où elle vient frapper un char T-72B3 russe. Les premières images montrant la présence du char russe proviennent d'un drone sans doute un quadrirotor de type commercial positionné de façon statique. La suite de la vidéo vient directement de l'applicationapplication de contrôle du vol du Switchblade. Alors que le drone fonce sur le char, on peut alors distinguer l'équipage assis sur le blindé. La vidéo se coupe avant l'impact, aussi on ne sait pas vraiment quelles sont les conséquences de la frappe. Cette « coupure » n'est pas du fait du montage, puisque lorsqu'il s'approche de sa cible le Switchblade perd souvent sa liaison vidéo.

    La vidéo capturée par le moniteur de contrôle du Switchblade 300 montre son attaque directe sur un char T-72 sur lequel l'équipage russe est assis. © Twitter, StratCom Ukraine

    Une munition non conçue pour percer les blindages

    À partir de ce moment, c'est un système de pilotage automatique qui prend le relais. Pour ce qui est de l'efficacité de la frappe, le T-72 a peut-être survécu, mais c'est moins certain pour l'équipage. La munition du Switchblade 300 n'est pas conçue pour pénétrer un blindage, mais comme arme antipersonnel. C'est la version 600 du drone qui peut être employée comme arme anti-blindés, mais il n'est pas certain que les Ukrainiens en aient reçu. L'opération consistait peut-être à éliminer l'équipage pour éventuellement capturer le blindé toujours fonctionnel.

    Plus tôt dans le mois, une autre vidéo d'attaque d'un Switchblade 300 sur des positions russes avait été publiée. Le drone peut être lancé par un seul soldat via un tube ressemblant à celui d'un mortier d'artillerie. Une fois tiré, l'aéronefaéronef a une autonomie d'une dizaine de minutes et peut parcourir une dizaine de kilomètres. Le drone peut aussi être employé pour réaliser des opérations de surveillance et ne pas utiliser sa munition.  

    La présence de ce type de drone en grande quantité pourrait aider l'armée ukrainienne à disposer d'une capacité d'attaque aérienne efficace et précise.