Au début de l'invasion russe en Ukraine, un père et son fils de 15 ans ont utilisé leur drone grand public pour espionner l'avancée des colonnes de blindés russes au nord de Kyiv. Ils ont transmis les clichés et les coordonnées GPS, et l'artillerie ukrainienne a ainsi détruit une vingtaine de véhicules.


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    Pas besoin d'avoir un drone de combat, équipé d'obus, pour faire reculer l'armée russe... C'est ce qu'ont prouvé un adolescent et son père du côté de Kyiv. Au tout début du conflit, alors que les Russes projetaient de prendre le contrôle de la capitale de l'Ukraine, ils ont aidé l'armée de leur pays à déjouer une offensive.

    Pendant une semaine, après l'invasion du 24 février, le père et le fils ont effectué des sorties répétées avec leur drone grand public pour espionner les mouvementsmouvements des convois russes. Chacun leur tour, ils ont pris des photos aériennes de la colonne de blindés qui se dirigeait vers le nord de Kyiv. Ils ont repéré les coordonnées, puis les ont transmises à l'armée ukrainienne.

    Plié, le Dji Mini 2 de Mavic tient dans la main. © Mavic
    Plié, le Dji Mini 2 de Mavic tient dans la main. © Mavic

    Un drone à 460 euros pour détruire des blindés

    L'Associated Press raconte que les batteries d'artillerie ont alors fait pleuvoir des obus sur les blindés qui s'approchaient. « Ce furent certains des moments les plus effrayants de ma vie, confie Andriy Pokrasa, 15 ans. Nous avons fourni les photos et la localisation aux forces armées. Elles ont affiné les coordonnées avec plus de précision et les ont transmises par talkie-walkie, afin d'ajuster l'artillerie. »

    Non, ce n'est pas que dans votre tête. L'anxiété provoquée par l'actualité est un vrai problème médical, et il existe des solutions pour se protéger. Julie Kern fait le point dans La Santé sur Écoute. © Futura

    Sur les photos de l'adolescent, on reconnaît un Dji Mini 2, que l'on trouve dans le commerce à 460 euros. Léger, puisqu'il pèse moins de 250 grammes, il est capable de prendre des clichés en 4K avec un zoom 4x et son autonomie est estimée à 30 minutes. Un matériel d'entrée de gamme, et pourtant si précieux dans ce conflit.

    « Je peux faire fonctionner le drone, mais mon fils le fait beaucoup mieux. Nous avons immédiatement décidé qu'il le ferait, précise Stanislav Pokrasa, 41 ans. Plus de 20 véhicules militaires russes ont été détruits, dont des camions-citernes et des chars. »

    Le village occupé, la mère et son fils se réfugient en Pologne

    Malgré cette aide et la destruction de plusieurs véhicules, leur village a été occupé par les Russes, et les autorités ukrainiennes leur ont demandé de quitter leur maison pour se mettre à l'abri. La mère d'Andriy a alors pris son fils avec elle, direction la Pologne où il a terminé son année scolaire, tandis que le père est resté, comme tous les hommes de plus de 18 ans.

    Finalement, les forces russes ont battu en retraite ; la famille a pu retrouver son village et sa maison, et l'adolescent est fier d'avoir pu contribuer à la résistancerésistance ukrainienne. « J'étais heureux que nous en ayons détruit quelques uns, a-t-il dit. J'étais heureux d'avoir contribué, d'avoir pu faire quelque chose. Je ne suis pas resté là, assis à attendre. »

    Depuis le début du conflit, l'armée ukrainienne et sa population impressionnent par leur utilisation des drones. Il existe d'ailleurs une unité d'élite de pilotes de drones, appelée Aerorozvidka. Elle se compose d'une cinquantaine d'équipes, parfaitement coordonnées, et son point fort, c'est de frapper la nuit pendant que les militaires russes dorment. Peut-être que l'adolescent postulera un jour...