Quelques conseils pour observer notre proche voisine la Lune, à l’œil nu ou avec une paire de jumelles.
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« Est-ce qu'on peut voir le drapeau américain posé sur la Lune ? » Cette question, les astronomesastronomes amateurs se l'entendent poser lors de chaque soirée d'observation ouverte au public. Hélas, la réponse est non. Nous sommes bien trop loin de la Lune pour pouvoir distinguer des objets laissés, les traces de pas et bien sûr le drapeau planté par Neil ArmstrongNeil Armstrong et Buzz AldrinBuzz Aldrin, les deux premiers Hommes à avoir marché sur la Lune il y a exactement 50 ans. Même les plus puissants télescopes terrestres ne peuvent pas voir les sites d'atterrissage. Pour y parvenir, il faut être beaucoup plus près de la surface de la Lune, comme LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter), une sonde en orbite autour de notre satellite depuis une décennie qui, elle, a réussi à retrouver et photographier des sites d’Apollo.
Sur Terre, à 384.000 kilomètres en moyenne de notre satellite naturel, on ne peut malheureusement pas voir la surface lunaire avec autant de détails que LRO mais on peut quand même se régaler avec une paire de jumelles ou une lunette astronomique. La Lune étant l'astre le plus proche de nous, il est inutile de grossir énormément pour l'apprécier. Nombreux sont ceux qui préfèrent l'observer dans sa globalité.
Quel est le meilleur moment pour observer la Lune ?
Beaucoup pensent que la Pleine Lune est le moment parfait pour l'observer, tant elle brille et se dévoile tout entière... mais en réalité, elle est plus belle et fascinante encore autour des premiers et derniers quartiers. Pourquoi ? Parce que le soleilsoleil qui se lève (ou se couche) projette alors des ombres sur le sol. La lumièrelumière est plus rasante et il est plus aisé alors de sentir du regard ses aspérités. Surtout sur le terminateurterminateur, la limite entre le jour et la nuit. A contrario, les reliefs sont aplatis lors des Pleines Lunes. L'astre est si lumineux qu'il éblouit. Rassurez-vous, c'est sans danger.
La Lune jeune, c'est-à-dire les heures et les jours qui suivent la Nouvelle LuneNouvelle Lune, au crépusculecrépuscule (et l'inverse : une vieille Lunevieille Lune juste avant la nouvelle, à l'aubeaube) est superbe à observer aux jumelles ou à travers une lunette astronomique. Une fraction est directement éclairée par le Soleil tandis que le reste de l'astre, que l'on devine, luit de la lumière solaire réfléchie par la Terre.
Observer la Lune à l’œil nu
Toute le monde a déjà remarqué la présence de taches sombres sur la Lune. Michael Florent van Langren, connu sous le nom de Langrenus, les a baptisées au XVIIIe siècle mers et océans or, contrairement à ce que ces termes évoquent, ces vastes bassins d'impact formés il y a environ 4 milliards d'années ne sont pas remplis d'eau mais de laveslaves refroidies.
La Mer des Crises est la première que l'on aperçoit quand la Lune est croissante. Apparaît ensuite la Mer du Froid, au nord, puis à mesure que l'astre « grossit » les jours suivants (et c'est le contraire quand elle décroisse), on distingue le trio Mer de la Sérénité, Mer de la Tranquillité et Mer de la FéconditéFécondité. Un peu plus détachée des autres, cette dernière est proche de la Mer du Nectar (au sud-ouest de la Tranquillité).
C'est dans la moitié ouest du globe lunaire que l'on peut voir les plus grandes marques sombres. À gauche (vue de la Terre) d'une ligne imaginaire qui partage la Lune en deux : on peut observer au nord, la Mer des Pluies, et en dessous, au sud, la Mer des Nuées. Celle-ci a pour voisine la Mer des Humeurs, détachée au sud de l'Océan des TempêtesTempêtes - malgré son nom, cet océan est tout aussi pacifique que les autres mers.
Ces taches sombres sont visibles à l'œilœil nu sans difficulté et font l'objet de paréidolie depuis des temps immémoriaux. Elles dessinent un lapin notamment en Chine et chez les Aztèques, et sinon des personnages.
Observer la Lune aux jumelles
Le premier à avoir observé la Lune dans un instrument, c'est bien sûr GaliléeGalilée. Et quelle ne fut pas sa stupeur quand il découvrit combien ce monde prétendument parfait et immuable, selon le système d'AristoteAristote repris par l'Église, est en réalité rocheux avec des reliefs variés.
Aux jumelles, et plus encore dans une lunette astronomique grossissant plus de 20 fois, vos yeux seront implacablement attirés par les reliefs sur le terminateur (premier ou dernier quartier). Puis, quand elle est gibbeuse ou pleine, impossible de manquer deux cratères en particulier : CopernicCopernic (92 kilomètres de diamètre), au bord de l'Océan des Tempêtes, et Tycho (102 kilomètres de diamètre) au sud. Formés relativement récemment - respectivement il y a environ 800 millions d'années et 100 millions d'années -, leurs éjectas rayonnent toujours brillamment tout autour d'eux car l'impact est encore « frais ».
Monts et merveilles vous attendent en contemplant la Lune en grossissant 50 à 100 fois. Une façon d'apprécier l'astre en détail et d'aiguiser son regard et de la dessiner. Cela demande de la patience et de l'attention, les qualités nécessaires pour ne rien manquer du spectacle.