au sommaire
Parmi les représentations étranges que compte l'art pariétal paléolithique figure le bison couvert de points rouges de la grotte de Marsoulas.
Si la grotte de Marsoulas (Haute-Garonne) est connue depuis longtemps, sa décorationdécoration pariétale n'a été découverte qu'en 1897 par Félix Régnault et ne fut authentifiée qu'en 1902 par Émile Cartailhac.
La décoration, datée du début du Magdalénien, aux alentours de 15.000 ans, s'étale sur les parois d'une étroite galerie d'environ quatre-vingt-dix mètres de long, l'essentiel des motifs se concentrant dans les cinquante premiers mètres. Ce sont des images très difficiles à lire, finement gravées et/ou peintes, se trouvant en partie effacées par l'érosion et le passage des Hommes à l'époque historique (graffitis, noir de fumée...)).
Art pariétal : bisons, chevaux et… insectes ?
Bisons et chevaux dominent le bestiaire typique de l'art pyrénéen mais il y a aussi d'étranges figures anthropomorphes et de grands signes barbelés et quadrangulaires. Au centre du Grand Panneau, une représentation hors du commun attire d'emblée notre regard. Ce bison est gravé et peint. Le corps est criblé d'au moins cinq cents ponctuations rouges exécutées avec le pouce. Visible plus haut, un second bison en partie tronqué a subi un traitement comparable mais les ponctuations sont de couleur noire. Quelle était la signification de cette robe rarissime dans l'art pariétal ? Ces points seraient-ils des signes ou la marque d'une étrangeté de la nature ? Figuraient-ils une nuée d'insectesinsectes ? Cette image emblématique de la grotte n'a pas fini de susciter des interprétations...
Sur la base des résultats de l'étude et grâce aux images de synthèse, Gilles Tosello et Carole Fritz ont pu proposer une reconstitution du Grand Panneau tel qu'il se présentait il y a 15.000 ans. Cette restauration virtuelle réalisée en 2009 était une première en ce qui concerne l'art paléolithique et a conduit à la fabrication d'un fac-similé grandeur nature présenté au public au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège. Elle permet de prendre conscience de la beauté originelle de cette grotte pariétale dont les figures polychromes n'avaient rien à envier à celles d'Altamira ou Font-de-Gaume (Dordogne).